C’est une certitude pour l’APESAC, l’association de défense des victimes de la Dépakine (valproate). L’antiépileptique n’a pas seulement une lourde responsabilité sur les malformations et les troubles neurologiques d’un grand nombre d’enfants exposés in utero, mais aussi sur les enfants de ces enfants. L’APESAC réclame une étude.
Sur les réseaux sociaux, l’APESAC vient de lancer un nouveau dépliant intitulé « Dépakine – Dépakote – Dépamide = effets transgénérationnels ». Bien qu’elle n’ait toujours pas eu de réponse positive à sa demande d’étude sur ces potentiels effets transgénérationnels de la part du ministère de la Santé, l’APESAC livre ses propres chiffres. Après enquête auprès de 187 enfants de filles ou de fils Dépakine, elle en a ainsi recensé 99 souffrant de troubles neurodéveloppementaux (30 %), de malformations (9 %) ou des deux (14 %). Et elle liste les symptômes possiblement liés à une « embryofœtopathie au valproate » : malformation main ou pied, rénale ou urogénitale, cardiaque, du crâne, fente labiopalatine, spina-bifida, dysmorphie faciale, troubles du comportement, autisme, troubles psychomoteurs, du langage, de l’attention, retard mental, troubles visuels ou auditifs.
Pour l’association, l’impact du valproate est transgénérationnel et doit être à ce titre considéré comme le Distilbène. Déjà en janvier 2017, l’APESAC avait publié un article sur l’effet « mutagène » du médicament : il « modifie le niveau d'expression de certains gènes affectant ainsi les enfants des enfants Dépakine c’est-à-dire la 2e génération ». Elle avait alors envoyé un courrier à la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en lui joignant un certain nombre d’articles scientifiques prouvant l’existence de cet effet mutagène chez l’animal afin de la convaincre de lancer une étude pour suivre les enfants des enfants Dépakine. Interrogée par « Mediapart », la présidente fondatrice Marine Martin pense que l'absence de réponse s'explique par les coûts induits non seulement par une telle étude, mais aussi et surtout par l'indemnisation qui en découlerait. Elle ajoute : « Certes, beaucoup d’enfants Dépakine ne seront sûrement pas parents puisqu’ils sont si affectés qu’ils n’arrivent même pas à se faire à manger. Mais d’autres, comme ma fille de 19 ans, se demandent s’ils pourront avoir des bébés en bonne santé. »
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