DEUX ANS après l’expérimentation du dossier pharmaceutique (DP), une journée débat, organisée par la société française de pharmacie clinique (SFPC), a été l’occasion pour Isabelle Adenot, membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, de dresser un bilan : « le DP, c’est plus de 50 millions de boîtes hébergées et, chaque mois, 800 pharmacies de plus et 10 000 patients supplémentaires. » Des chiffres en constante augmentation, surtout depuis la généralisation de son déploiement*.
Son impact se révèle déjà positif si l’on en croit une étude menée avec la SFPC durant l’été 2008. Elle a porté sur cent soixante pharmacies, figurant parmi les six premiers départements pilote (Doubs, Meurthe-et-Moselle, Nièvre, Pas-de-Calais, Rhône et Seine-Maritime), qui se sont portées volontaires pour répondre à deux questionnaires. Le premier montre que 268 interactions de niveau 3 et 4 ont été détectées. Dans 22 % des cas, le prescripteur a été contacté, 19 % ont donné lieu à une dispensation, accompagnée de conseils appropriés, et 3 % à une modification de la prescription. Les 78 % d’ordonnances restantes ont été délivrées également avec des conseils adaptés. Les résultats du second questionnaire sont tout aussi révélateurs. L’étude se focalisait sur les antivitamines K. Isabelle Adenot cite trois exemples d’interventions pharmaceutiques pour des patients sous Previscan. Parmi ces interventions, un patient avait demandé de l’Aspégic 1000, ce qui a bien sûr conduit à un refus de dispensation. Un autre cas a nécessité la modification, après appel du prescripteur, d’une ordonnance de Daktarin, toujours chez un patient prenant du Previscan. Des résultats très encourageants, dépassant même les prévisions. D’autant que, au moment du recueil, le DP n’était qu’en phase d’expérimentation, et que la période des vacances n’est pas la plus représentative.
Un probléme est cependant apparu, celui des redondances lié à la classification par médicaments, et non par formule. Une solution doit être trouvée afin d’éviter l’apparition de toutes les interactions entre génériques de laboratoires différents mais également entre princeps et génériques.
Une autre difficulté a été soulevée par Isabelle Adenot : depuis l’arrivée de la carte Vitale, le pharmacien explique au patient qu’elle n’est utile que pour les produits remboursés. Difficile aujourd’hui de la lui demander quand le conseil porte sur un médicament de conseil officinal non remboursé. « Il faut désormais changer de discours : la carte Vitale est la clé d’accès à un dossier », conseille Isabelle Adenot.
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