L’URPS médecins libéraux d’Auvergne-Rhône-Alpes demande l’abrogation du renouvellement par le pharmacien des traitements chroniques sur présentation d’une ordonnance périmée.
Pas de tergiversations. Pour l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux d’Auvergne-Rhône-Alpes, la mesure exceptionnelle permettant au pharmacien, jusqu'au 31 mai, de renouveler des traitements chroniques sur présentation d’une ordonnance périmée doit être supprimée. D’abord, selon elle, parce qu’elle n’a plus lieu d’être. Cette mesure a notamment été mise en place pour soulager les cabinets de médecins, placés en première ligne pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Or, depuis fin mars, ces mêmes cabinets font état d’une baisse d’activité sans précédent, les patients ayant déserté les consultations. Ensuite parce que l’URPS estime cette mesure dangereuse car elle incite « certains patients à ne pas consulter leur médecin traitant ou, lorsque c'est nécessaire, un autre spécialiste ». Or, ajoute-t-elle, « quelle que soit la qualité d'un pharmacien, ce n'est pas sa mission que d'apprécier le bien-fondé d'un renouvellement à l'identique. Il n'est pas dans ses compétences d'ausculter un cœur ou des poumons, de palper un abdomen, de faire un examen neurologique ». L’URPS estime en outre que la communication vers les patients, les enjoignant « à ne pas consulter pour ne pas se contaminer », était inadaptée. Et qu’il y a « urgence à préparer dès aujourd'hui le déconfinement, en s'occupant dès maintenant de la santé des futurs déconfinés ».
Cet appel au gouvernement intervient alors que, depuis la fin du mois de mars, des syndicats de médecins appellent les Français à continuer à se soigner et s’inquiètent que les règles de confinement poussent certains à mettre leur santé en danger.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a insisté à son tour, le 6 avril, pour que « chaque Français qui nécessite des soins consulte son médecin traitant et ses médecins spécialistes comme les cardiologues ou les endocrinologues » afin d’éviter tout report de soins qui pourrait être délétère pour leur santé. Il a également rappelé que « l’attestation de déplacement dérogatoire permet bien de consulter un médecin » et a recommandé aux médecins de téléphoner à leurs patients chroniques qui ne consultent plus. Hier soir, le président de la République l’a aussi martelé : « Les gens qui souffrent d’autres maladies (que le Covid-19, NDLR) doivent continuer à consulter. »
Une problématique également prise à bras-le-corps par les pharmaciens. Hier, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philipe Besset, a publié une vidéo appelant lui aussi les patients à consulter leur médecin.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques