La Haute Autorité de santé (HAS) a créé deux types de documents destinés à améliorer la prise en charge des personnes âgées. L’un porte sur l’alerte et la maîtrise de l’iatrogénie des neuroleptiques dans la maladie d’Alzheimer* et l’autre concerne les somnifères et le sommeil du sujet âgé**. Des pharmaciens ont choisi de se servir de ces supports afin de lancer des actions concrètes. Catherine Leyrissoux, pharmacienne d’officine à Lanester, dans le Morbihan, prend ainsi en charge les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et les aidants depuis 1985 dans sa pharmacie. Depuis 2012, elle cherche à rassembler un groupe de pharmaciens pour mettre en pratique les recommandations de la HAS, en bénéficiant d’une indemnisation pour le temps de concertation et d’évaluation. « Nous avons contacté l’agence régionale de santé, nous avons aussi un contact local avec un neurologue, explique-t-elle. C’est finalement la conférence territoriale de notre territoire de santé qui a été désignée comme notre interlocuteur pour ce projet. » Pour elle, le plus difficile et le plus long est d’identifier les personnes ressources. « Nous avons un groupe de pharmaciens motivés dans le Morbihan, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour que le projet voie le jour », indique-t-elle.
Réévaluer les traitements.
De son côté, Nathalie Bessard, pharmacienne à Saulieu, en Côte-d’Or, est présidente d’un groupement de professionnels de santé « Auxois-Morvan », qui gère notamment des parcours de santé pour les personnes âgées en perte d’autonomie. « Nous proposons des formations pour les équipes officinales, l’utilisation d’affiches pour informer les patients, le repérage des personnes à risque et l’utilisation de brochures à remettre aux patients et aux aidants. » Le groupement propose des solutions pluridisciplinaires, comme des évaluations gériatriques standardisées (EGS). Le pharmacien s’occupe de bilans pharmaceutiques et peut travailler avec le médecin coordonnateur et une infirmière libérale pour réévaluer la pertinence du traitement, ou mettre en évidence des interactions médicamenteuses. Il peut aussi se déplacer chez le patient afin de mieux le prendre en charge dans sa globalité. « Nous sommes le relais d’information pour que le patient sache à quoi il a droit et qui peut l’aider », estime Nathalie Bessard.
Enfin, Valérie Garnier, pharmacienne à Meynes, dans le Gard, mène un projet dans un établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), afin d’appliquer le programme AMI Alzheimer (alerte et maîtrise de l’iatrogénie). « L’EHPAD a ouvert en janvier 2012. Je suis pharmacien dispensateur au sein de la structure, explique Valérie Garnier. J’ai rencontré sa directrice en octobre, afin de lui proposer la mise en œuvre de ce programme. Je l’ai ensuite présenté au médecin coordonnateur, ainsi qu’à l’ARS, au conseil général et à la caisse primaire d’assurance-maladie. Ce programme fait ainsi partie des deux priorités pour 2013, avec la prévention des chutes. En janvier et février 2013, nous étions en phase "relationnelle et fusionnelle" : l’objectif était de se faire accepter par l’équipe soignante, de pouvoir circuler librement au sein de l’EHPAD et d’avoir accès au dossier patient. » Puis, la mise en œuvre des actions d’amélioration a pu commencer. « Elles comprennent la révision des prescriptions et la mise en œuvre de thérapies non médicamenteuses. Une formation spécifique est prévue en avril pour le personnel soignant. » La documentation relative à ces sujets est disponible sur le site de la HAS et devrait prochainement être relayée par le Cespharm.
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