LA NICOTINE agit sur les trois composantes, physique, comportementale et psychologique de la dépendance tabagique. Les substituts nicotiniques pallient le syndrome de manque sans entretenir la dépendance. Mais chaque candidat au sevrage tabagique est un cas particulier et sa prise en charge doit être personnalisée. Cette personnalisation passe par plusieurs recommandations. En particulier, il ne faut pas hésiter à appliquer le principe de titration supérieure et à prescrire, dès le début du traitement, des doses suffisamment fortes de nicotine, voire supérieures à la quantité de nicotine tirée de la consommation habituelle de cigarettes. Il est également important de mettre en place un sevrage sur mesure ; il n'y a pas de schéma de substitution pré-établi. Ainsi, chez les fumeurs très dépendants (plus de vingt cigarettes par jour), le sevrage débute habituellement avec des patchs dosés à 21 mg (dosage le plus élevé) appliqués pendant un mois, voire plus si nécessaire, pour éviter le risque de rechute. « Si ces patchs ne suffisent pas à enrayer le processus de manque, il faut alors compléter l'apport en nicotine par une voie orale, telle que les pastilles, recommande le Dr Jean Perriot, pneumologue (Clermont-Ferrand). L'association d'un patch et d'une voie orale présente deux avantages : elle permet d'ajuster la dose exacte de nicotine nécessaire au fumeur pour qu'il n'ait pas envie d'interrompre son sevrage, et elle aide à lutter contre la dépendance comportementale. En effet, l'ancien fumeur va prendre l'habitude de remplacer le geste d'allumer une cigarette par le geste de prendre une forme orale. »
La personnalisation de la dose.
L'étude observationnelle Nico a étudié l'impact d'un sevrage tabagique chez 215 sujets répartis en un groupe pris en charge par un patch associé à des pastilles versus un groupe traité par un patch seul. Les résultats montrent que, à trois mois, le taux d'abstinence dans le groupe patch et pastilles est de 78 % versus 61 % dans le groupe patch seul. À six mois, le taux d'abstinence est de 62 % versus 39 %. L'étude met en évidence la pertinence de l'ajustement de la dose, à la demande à l'aide de pastilles, pour initier un sevrage, en complément du système de délivrance en continu. L'emploi très flexible des pastilles permet d'y avoir recours soit lors d'une abstinence temporaire, soit d'une réduction de la consommation tabagique, soit pour un arrêt complet. Leur utilisation en monothérapie représente une alternative intéressante aux patchs. Elles peuvent être conseillées même chez des fumeurs très dépendants à condition d'être fortement dosées en nicotine.
Après le lancement des pastilles à sucer Nicopass 1,5 mg, les laboratoires Pierre Fabre proposent les pastilles Nicopass 2,5 mg. Leur forme galénique montre un avantage pharmacocinétique certain sur les gommes dont la libération en nicotine est irrégulière et sur les comprimés sublinguaux dont la libération reste très locale. Quelle que soit l'indication, il ne faut pas dépasser 15 pastilles par jour et 9 mois de traitement.
D'après une conférence de presse des laboratoires Pierre Fabre santé.
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