L’Anses a publié les résultats de l’« Étude de l'alimentation totale infantile », qui a analysé près de 670 substances représentant plus de 95 % du régime alimentaire des enfants de 0 à 3 ans.
Les résultats de ce travail sont globalement rassurants, avec 90 % des substances qui ne posent pas de problème sanitaire. Toutefois, l’Anses a relevé la présence, dans les aliments des touts petits, de 9 substances qui ne seraient pas sans risque sur leur santé.
Selon l’agence, un nombre non négligeable d’enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence pour ces substances. Il s’agit d’arsenic inorganique dans le riz et les céréales infantiles à base de riz, de plomb apporté par les légumes et l’eau, de nickel dans les produits à base de chocolat, ou encore, à des teneurs très faibles, de PCDD/F via le lait et les poissons, de PCB apportés par les poissons, de mycotoxines, de DON, de furane et d’acrylamide dans les petits pots, les conserves et les biscuits.
Par ailleurs, 7 autres substances ont été identifiées comme étant à risque, mais seulement chez un très faible pourcentage de la population infantile ayant des consommations particulièrement élevées en certains aliments. Ainsi, l’Anses a relevé un excès de strontium en cas d’utilisation d’eau fortement minéralisée pour la reconstitution de biberons (ces eaux n’étant pas recommandées chez le nourrisson, sauf à des fins thérapeutiques, sur avis médical et dans un temps limité), un excès de sélénium et de méthylmercure lié à de fortes consommations de poisson, un excès de génistéine chez les enfants consommateurs de produits à base de soja, ou encore des excès d’aluminium, de cobalt et de cadmium, dont l’exposition peut être limitée en variant l’alimentation.
« Pour ces 9 et 7 substances, il apparaît indispensable de mettre en place ou de renforcer des actions afin de diminuer l’exposition de la population infantile », conclut l’Anses. Pour l’agence sanitaire, « cela passe par une politique de maîtrise des rejets environnementaux, une maîtrise des procédés industriels, et la fixation de seuils réglementaires d'exposition ».
Diversification alimentaire : pas avant 6 mois
Outre la modification de la politique sanitaire, l’Anses préconise de diminuer le risque de contamination chez les jeunes enfants en respectant les recommandations du programme national nutrition santé. À savoir : commencer la diversification alimentaire à partir de 6 mois de façon optimale, et dans tous les cas jamais avant 4 mois révolus. Après 6 mois, varier le régime alimentaire et les sources d’approvisionnement.
On sera également vigilant sur les apports en poisson : « Afin de permettre une couverture optimale des besoins en nutriments tout en limitant le risque de surexposition aux contaminants chimiques, l’Anses recommande la consommation de deux portions de poisson par semaine, dont une à forte teneur en oméga 3 (saumon, sardine maquereau, hareng, truite fumée…), et de varier les espèces de poisson consommées et les lieux d’approvisionnement (sauvage, élevage, lieu de pêche, etc.) dans le cadre d’une alimentation diversifiée. »
Enfin, l’étude de l’Anses alerte sur la consommation de lait courant qui a été observée chez des enfants de moins d’un an. Une pratique à proscrire : seul le lait maternel ou les préparations infantiles permettent de couvrir les besoins du nourrisson. « Le lait courant, quelle que soit l’espèce animale productrice, n’est pas adapté aux besoins nutritionnels des enfants de moins d’un an », martèle l’Anses.
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