L’activité sportive est bénéfique pour chaque enfant, même allergique, tant pour son développement global que ventilatoire, ou son équilibre psychologique. Valeurs de partage, esprit d’équipe, dépassement de soi, acquisition d’habiletés physiques, sont autant de bienfaits et de qualités dont l’enfant doit profiter au-delà des gênes ressenties.
« L’activité physique met en hyperventilation, elle augmente considérablement la fonction respiratoire, les allergies respiratoires peuvent donc avoir des conséquences directes sur les capacités physiques de l’enfant lors des activités sportives, rappelle le Dr Bertrand Delaisi, pneumo-pédiatre, allergologue au Centre de pneumologie de l’enfant à Boulogne Billancourt. La gêne ressentie s’explique par deux mécanismes : dans le premier cas, l’enfant souffre de rhinite allergique obstruant les voies aériennes supérieures. Le second cas, le plus important, est celui de l’asthme associé à la maladie allergique. » Chez l’asthmatique, l’hyperventilation induite par l’effort peut provoquer un spasme des bronches et créer la fameuse crise d’asthme. En revanche, la pratique sportive améliore sa capacité respiratoire et, à condition de respecter certaines mesures préventives, quasiment tous les sports sont praticables. Les résultats de l’étude Ifop/Stallergènes le confirment : sports et les allergies respiratoires ne sont pas incompatibles. Les enfants peuvent s’adonner à leurs activités sportives favorites si parents et médecins prennent ensemble des précautions et sont en position d’écoute et d’accompagnants. L’essentiel est de ne pas aggraver et/ou déclencher des symptômes gênants. Toutefois, le choix du sport, son niveau, sa fréquence, la sélection des lieux et des facteurs environnementaux, demandent une réelle compétence ; dans certains cas, la consultation chez l’allergologue apparaît comme un préalable.
Des parents attentionnés
L’enquête Ifop montre que les parents d’enfants asthmatiques sont très attentionnés : 84 % demandent à leur enfant de s’hydrater avant, pendant et après l’effort, 74 % tiennent compte des changements brusques de température et le protègent du froid, 68 % font attention à la pollution et 59 % se réfèrent au calendrier pollinique, 70 % lui font prendre un traitement préventif avant le sport, 41 % lui font faire des échauffements spécifiques pour adapter son souffle et 35 % lui évitent d’aller dans des gymnases ou des salles mal aérés.
Autre enseignement de l’étude Ifop : près de la moitié des parents reconnaissent que l’allergie a des répercussions psychologiques, ils évoquent un impact négatif sur la confiance et l’estime de soi de leur enfant. En ce sens, le sport peut contribuer à éviter la surprotection dans laquelle celui-ci est parfois confiné. « Le meilleur sport (hors cadre scolaire) doit être celui qu’il aime et il doit pouvoir le pratiquer de façon normale ou à un haut niveau s’il le désire, sauf exception », affirme le pneumo-pédiatre. La natation est largement pratiquée par les allergiques car elle est réputée induire moins de bronchospasme que d’autres sports comme le tennis ou le football. Elle retarde l’essoufflement à l’effort, et l’air ambiant humide évite le refroidissement de la muqueuse bronchique. Toutefois, dans les piscines couvertes, les composés organiques développés par le chlore sont inflammatoires.
Une appréciation au cas par cas
Les sports qui posent problème sont pour l’essentiel les sports d’endurance, type athlétisme, football, rugby, ils provoquent une hyperventilation prolongée, mais, parallèlement, ils font travailler les capacités respiratoires. Seulement deux activités sont contre-indiquées : la plongée sous-marine avec bouteilles (risque d’embolie gazeuse) et l’équitation (allergie aux phanères, moisissures et acariens). Tous les autres sports peuvent être conseillés, une appréciation au cas par cas restant souhaitable. « Il n’y a pas ou peu de restrictions, c’est à nous, médecins, de nous adapter aux goûts et aux motivations de l’enfant, insiste le Dr Delaisi. Nous disposons de toutes les solutions préventives et de tout l’arsenal thérapeutique nécessaire avec des médicaments adaptés en fonction des symptômes. »
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