Partenaires d’une campagne de dépistage du diabète organisée au début de l’été sous l’égide de l’ARS du Grand Est, 130 pharmacies des Ardennes, de Meurthe-et-Moselle et du Haut-Rhin ont proposé à 2 000 de leurs clients d’évaluer leur risque d’être diabétique à l’aide d’un questionnaire validé. Elles ont ensuite effectué sur près de 1 200 d’entre eux un dépistage par mesure de glycémie capillaire, qui a révélé 261 résultats anormaux, soit pour 22 % des tests.
Cette campagne intitulée « Êtes-vous diabétique sans le savoir ? » avait pour objectif d’optimiser le diagnostic précoce du diabète en s’appuyant sur une coopération étroite entre pharmaciens et médecins, qui ont participé à la campagne via leurs URPS respectives. Concrètement, les pharmaciens volontaires pour cette opération repéraient visuellement dans leurs officines les personnes susceptibles de présenter un risque élevé, en fonction notamment de leur âge et de leur corpulence. Ils leur proposaient alors de remplir un questionnaire puis, en fonction de leurs réponses, une glycémie capillaire. Celle-ci a été acceptée par 96 % des personnes concernées. En cas de résultat anormal, les pharmaciens invitaient alors les patients à consulter leur médecin traitant pour qu’il prescrive un dosage de la glycémie veineuse, indispensable pour confirmer ou non le diagnostic de diabète ou de prédiabète.
Une procédure bien acceptée
Ces premiers résultats sont jugés très encourageants par l’ARS, car ils montrent « une excellente acceptabilité de la procédure de dépistage réalisé par le pharmacien d’officine » et prouvent qu’une stratégie en deux temps, avec le repérage des facteurs de risque puis la glycémie capillaire permet de dépister un nombre conséquent de personnes présentant des résultats anormaux.
En revanche, 3 mois après la fin de la campagne, l’ARS ne dispose des résultats de glycémie veineuse que de 39 personnes (15 %) sur les 261 ayant une forte probabilité d’être diabétique ou prédiabétique. Parmi ces 39 patients, 18 (46 %) se sont vus confirmer un diagnostic de diabète de type 2 ou de prédiabète. Il est vrai que si le système d’information du pharmacien vers le médecin et l’ARS apparaissait relativement clair, les « retours » basés sur des envois de courriers émanant des médecins vers l’ARS semblaient plus complexes. Une réalité que reconnaissent les promoteurs de la campagne, qui plaident pour une adaptation du protocole afin d’optimiser l’efficacité du dépistage. Ce dernier pourrait prochainement être étendu à d’autres départements et à un nombre plus important d’officines après cette première phase expérimentale. L’enjeu est d’autant plus important que le Grand Est est l’une des régions de France les plus touchées par le diabète et ses conséquences.
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