Des traitements contre l'hépatite C achetés sur des circuits parallèles

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Publié le 19/05/2016

hépatite C
Crédit photo : Phanie

Des malades atteints d’hépatite C mais qui n’entrent pas dans les critères permettant de bénéficier d’une prise en charge par un antiviral d’action directe (sofosbuvir, siméprévir, daclatasvir, dasabuvir…), ont choisi d’acheter des génériques de ces traitements sur les marchés parallèles. Telle est l’alerte lancée par un collectif d’associations (AIDES, Médecins du Monde, SOS hépatites Fédération, la Fédération des addictions, la Comede, etc.).

Acheter des génériques en dehors des circuits légaux est donc la seule solution trouvée par ces malades pour faire face au rationnement imposé par le gouvernement qui a choisi de réserver ces traitements, très efficaces mais très chers, aux patients souffrant d’un stade avancé de fibrose. « Ces traitements permettent de guérir 90 à 95 % des cas d’hépatite C, mais leur coût varie de 46 000 à 130 000 euros pour un traitement complet de 12 semaines, en fonction des combinaisons de médicaments et du profil des malades », rappelle Yann Mazens, directeur de SOS hépatites Fédération.

« Aujourd’hui, de nombreux acteurs proposent sur des sites Internet des médicaments génériques produits en Inde, en Égypte, au Bangladesh. Le coût d’un traitement complet, de 12 semaines, est ainsi accessible pour un premier prix de 550 euros, alors que le prix affiché en France est de 46 000 euros (hors remises), remboursé par l’assurance-maladie », avancent ces associations, qui font face à des demandes de conseils pour se procurer ces traitements à bas prix. L’association SOS hépatites Fédération a même réalisé un test pour importer des génériques à titre individuel, ce qui n’a posé aucune difficulté. « Nous sommes bien conscients que l’import de médicaments est encadré par la législation, et nous sommes avertis des problématiques de contrefaçon potentielle », écrit son président, Pascal Mélin, dans un courrier adressé à la ministre de la Santé. Mais afin d’inverser cette tendance et d'en limiter les risques, le collectif d'associations demande donc un accès universel à ces traitements, indépendamment d’un stade de fibrose.