Metformine et incrétines : un tandem de choc.
Les incrétines continuent de faire parler d’elles et accueillent vildagliptine, la petite sœur de la sitagliptine (Januvia et Xelevia), un second inhibiteur de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP-4) prescrit en bithérapie sous le nom de Galvus 50 mg (Novartis Pharma). La metformine reste très courtisée et des couples se forment pour améliorer le contrôle glycémique des diabétiques. Ainsi elle s’unit pour le meilleur avec la sitagliptine et donne naissance à Velmetia 50 mg/1 000 mg de Pierre Fabre médicament et à Janumet 50 mg/1 000 mg de MSD. Elle fait également bon ménage avec la vildagliptine, et l’association s’appelle Eucreas 50 mg/1 000 mg (Novartis Pharma). Les inconditionnels de Glucophage ont maintenant la possibilité de le boire en diluant les sachets-poudre légèrement sucrés à l’aspartam et à l’acésulfame et dosés à 500, 850 et 1 000 mg (Merck Serono).
Éviter les IVG.
La prise en continu des pilules peut minimiser les oublis de prise et le contraceptif Yaz 24+4 ajoute quatre comprimés placebo en fin de cycle à l’association fixe de drospirénone 3 mg et d’éthinylestradiol 20 µg, (Bayer santé). Toujours en continu, mais combinée séquentielle, la pilule Qlaira comprend quatre sortes de comprimés actifs et grâce à la présence d’un estrogène naturel identique à l’hormone féminine, elle revendique un risque moindre de thrombose veineuse (Bayer Schering Pharma). Dans le même temps, Varnoline Continu est la première pilule de troisième génération à obtenir un remboursement (Organon). Dans le domaine de la contraception d’urgence, Ellaone 30 mg (ulipristal) apporte une efficacité accrue et un effet plus prolongé qu’avec le lévonorgestrel (NorLevo) mais le qualificatif de « pilule du surlendemain » est impropre : le comprimé peut être absorbé jusqu’à cinq jours qui suivent « l’accident » mais le plus tôt possible pour une efficacité optimale. Sa délivrance nécessite une prescription (liste I) et elle n’est pas remboursée (HRA-Pharma).
Sida : les traitements s’amplifient et se simplifient.
L’antirétroviral (ARV) valganciclovir Rovalcyte, inhibiteur de la transcriptase inverse exclu, met à contribution le pharmacien pour reconstituer avec beaucoup de précautions la solution buvable 50 mg/ml avant la délivrance au patient (Roche). Isentress 400 mg (raltégravir) comprimés 400 mg est le premier inhibiteur de l’intégrase du VIH1 disponible en ville. Son efficacité a été établie en complément d’un traitement de fond optimisé chez des patients dont la charge virale détectable est en échappement (MSD-Chibret). Inhibiteur toujours mais de la transcriptase inverse (INTI), Intelence 100 mg comprimés (etravirine) s’adresse aux patients prétraités par des ARV, et pour ceux qui ne peuvent pas avaler : les comprimés sont dispersibles dans un verre d’eau (Janssen-Cilag). Atripla 600 mg/200 mg/245 mg combine trois antirétroviraux en association fixe et en une prise journalière pour les patients bien contrôlés virologiquement par une association d’ARV et sans échec virologique ni résistance à l’un des composants du médicament (Gilead).
Prezista 400 et 600 mg (darunavir) affiche deux nouveaux dosages à prendre avec une faible dose de ritonavir (Janssen-Cilag).
Les duos gagnants de l’hypertension.
Razilez (aliskiren) comprimés 150 et 300 mg est un nouvel antihypertenseur inaugurant la classe des antirénines directes et qui vient s’ajouter aux cinq grandes catégories d’antihypertenseurs, il est à prendre avec un repas léger une fois par jour (Novartis Pharma). En raison d’une meilleure stabilité des principes actifs grâce au sel d’arginine, Servier commercialise de nouvelles formulations de la gamme Preterax 2,5 mg/0,625 mg et Bipreterax 5 mg/1,25 mg, et de la gamme Coversyl 2,5 mg, 5 mg et 10 mg. Les nouvelles présentations sont bioéquivalentes aux précédentes et assurent la délivrance des mêmes fractions actives de périndopril (IEC). Le nouveau conditionnement permet une augmentation de la durée de conservation de deux à trois ans. Micardisplus 80/25 associe à la dose de 80 mg de telmisartan une plus forte dose d’hydrochlorothiazide de 25 mg (Boehringer Ingelheim). Avec Axeler et Sevikar 20 mg/5 mg, 40 mg/5 mg et 40 mg/10 mg, les laboratoires Ménarini et Daiichi Sankyo ont décidé de marier l’olmésartan (ARA II) et l’amlodipine (AC) pour un effet antihypertenseur complémentaire et synergique, et les laboratoires Servier signent la première association fixe d’un IEC (périndopril arginine) avec l’amlodipine, et la gamme Coveram propose quatre dosages 5 mg/5 mg, 5 mg/10 mg, 10 mg/5 mg et 10 mg/10 mg. Les laboratoires Pierre Fabre médicament et Bouchara Recordati ont préféré être les témoins de l’union de l’énalapril (IEC) et de la lercanidipine (AC) : Lercapress et Zanextra 20 mg/10 mg.
Quelques gouttes de nouveautés dans les yeux et dans le nez.
Tobrabact est un nouveau collyre antibiotique qui se compose de tobramycine 0,3 %. Il s’applique en clignant plusieurs fois des yeux, et malgré la présence d’un conservateur, incompatible avec le port des lentilles, il ne se conserve que 15 jours après l’ouverture (Doliage). Azyter 15 mg/g (azythromycine) est le premier collyre antibiotique composé d’un macrolide de seconde génération et le seul collyre antibiotique conditionné en unidoses (Théa). Azarga réunit deux molécules connues, brinzolamide 10 mg et timolol 5 mg par ml, à visée antiglaucomateuse dans un collyre en suspension (Alcon), alors que le collyre Cosopt adopte des unidoses (MSD Chibret).
Une nouvelle suspension nasale corticoïde (béclométasone) vient au secours des nez allergiques : Rhinomaxil 100 µg/dose traite aussi les rhinites inflammatoires chroniques (Zambon).
Des améliorations appréciables.
Les patients parkinsoniens présentant des fluctuations motrices de fin de dose peuvent voir leurs symptômes s’améliorer avec Azilect 1 mg comprimé (rasagiline). Il s’utilise seul au début de la maladie ou associé à la lévodopa (Lündbeck).
Les schémas d’injection se simplifient dans la sclérose en plaques : l’interféron bêta-1b recombinant Extavia 250 µg/ml, acquisition de Novartis Pharma, permet de réaliser une injection sous-cutanée, tous les deux jours, si possible à heure fixe, et l’interféron bêta-1 Avonex 30 µg/0,5 ml se dote du dispositif Avostartclip (titration) qui permet d’injecter environ la moitié de la dose pour une adaptation progressive du traitement (Biogen Idec France).
Vimpat (lacosamide) comprimés et sirop est une molécule de plus dans l’arsenal contre l’épilepsie. Il est prescrit en association à d’autres antiépileptiques dans les crises partielles et se décline en cinq présentations (UCB Pharma).
Les patients souffrant de claudication intermittente voient s’améliorer leur distance de marche maximale et sans douleur grâce l’agent antithrombotique Pletal 100 mg (cilostazol) comprimés, mais ils doivent se montrer patients car il faut respecter un certain délai (1 à 3 mois) avant de juger de son efficacité (Laboratoire Otsuka). Dans le traitement des hyperthyroïdies, Thyrozol 5, 10 et 20 mg (thiamazole) comprimés empêche l’entrée de l’iode dans la tyrosine et donc la nouvelle synthèse d’hormones thyroïdiennes (Merck Serono).
Les biotechnologies continuent leur poussée.
Retacrit (époétine zêta) est une époétine biosimilaire de l’alphaépoétine (Eprex), son administration se fait par voie intraveineuse en néphrologie et par voie sous-cutanée en oncologie. C’est un médicament d’exception à PIH annuelle (laboratoire Hospira France). Ratiograstim 48 MUI/0,8 ml et 30 MUI/0,5 ml (filgrastim), premier G-CSF facteur de croissance recombinant humain a démontré une qualité, une efficacité et une sécurité comparable à Neupogen, médicament de référence, dans le traitement des neutropénies. (Ratiopharm). Il est suivi rapidement de la commercialisation de Zarzio 48 MU/0,5 ml et 30 MU/0,5 ml (filgrastim), le troisième médicament biosimilaire de Sandoz.
Les opioïdes font des progrès stupéfiants.
L’oxycodone offre une version orodispersible OxynormOro aux patients souffrant de problème de déglutition ou ayant du mal à avaler les gélules : les comprimés, aromatisés à la menthe, se délitent rapidement dans la bouche, et existent en trois dosages 5, 10 et 20 mg (Mundipharma). À côté de cette présentation à libération immédiate, un sixième dosage Oxycontin LP 120 mg complète la gamme d’oxycodone à libération prolongée (Mundipharma). Les patients contraints d’avoir recours au morphinique fentanyl et de se « patcher » pour calmer leurs douleurs chroniques d’origine cancéreuse, peuvent en complément, pour traiter les accès paroxystiques, placer sous la langue un comprimé d’Abstral (fentanyl) à dissolution rapide (une dizaine de secondes). Pour chacun des six dosages, le comprimé a une forme spécifique (Prostrakan Pharma). En deuxième intention et en relais des opioïdes forts, ils disposent également de cinq dosages des dispositifs transdermiques Matrifen, dotés d’une matrice nouvelle technologie à microvésicules, une spécialité « essentiellement similaire » à la spécialité Durogésic (Nycomed). La qualité de vie des cancéreux est également améliorée grâce Relistor 12 mg/0,6 ml (méthylnaltrexone) qui agit sur l’effet constipant des opioïdes sans interférer sur l’antalgie : il évacue le contenu intestinal dans les heures qui suivent la première injection sous-cutanée. Le schéma posologique recommandé est d’une dose unique un jour sur deux (Wyeth).
Nouveaux dosages et nouvelles présentations.
Pendant qu’Ixprim (sanofi-aventis) et Zaldiar (Grünenthal) mettent de l’effervescence dans leur gamme antalgique, l’antimigraineux Maxalt lyo 10 mg choisit la forme lyophylisat (MSD), Transipeg abandonne les sachets-doses pour le stick plus discret (Bayer SF), même souci de simplification pour la gamme Veinamitol en complément des sachets-dose et des ampoules (Negma). La gamme Orocal élargit son offre avec l’arrivée d’Orocal D3 1 200 mg/800 UI en sachet-dose, une nouvelle forme buvable sans sel et non effervescente (Théramex). Les tubes de gel d’Effacné 2,5 % et 5 % grossissent et passent de 30 g à 40 g (La Roche-Posay). Les dosages se multiplient avec Seroplex 15 mg quatrième dosage entre le 5, 10 et 20 mg (Lündbeck), Tétralysal 300 mg double la mise et la posologie peut aller jusqu’à 600 mg par jour dans certaines infections (Galderma), les comprimés de Tiorfanor 175 mg combattent les diarrhées aiguës aux côtés des gélules de Tiorfan 100 mg (Bioprojet), alors que Stalevo n’en finit pas d’ajouter des dosages 75 mg/18,75 mg/200 mg et 125 mg/31,25 mg/200 mg à sa gamme pour une adaptation posologique plus personnalisée des parkinsoniens (Novartis Pharma).
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Françoise Amouroux
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