MANIX propose la gamme Sensations Intenses qui mise sur la visibilité de ses références. Étudiés pour être attrayants, ces préservatifs multiplient les effets (stimulants ou retardants) et se destinent à une population souvent installée dans une relation durable qu’elle cherche à pimenter. « C’est une tendance au bien-être sexuel, au jeu amoureux, qui constitue aujourd’hui une orientation du marché, explique Jean-Marc Bloch, directeur marketing chez Ansell. Notre objectif est d’investir ce segment et de nous y affirmer. C’est un axe que nous suivons depuis longtemps : Manix n’a-t-il pas lancé le gel lubrifiant ? Nous voyons plus loin que la protection pour se faire défenseurs du plaisir et de l’épanouissement sexuel. » Les deux derniers lancements de la marque, Skyn Intense Feel et Skyn Sélection relèvent pour leur part de la gamme Sensations Naturelles (Super, Contact, Zero, King Size, Suprême, Ultra Protect), un axe majeur pour Manix. L’un est un préservatif à la texture saillante (perles géantes) conçu pour favoriser les sensations du partenaire. « Tout l’enjeu est de travailler l’aspect saillant tout en préservant la finesse du préservatif. » L’autre est un panaché proposant une variété de modèles, Original, Extra lubrifié, Intense Feel. Très dynamique, la ligne Skyn est vouée aux sensations naturelles grâce à la finesse de son composant, le polyisoprène, qui, selon les fabricants de la marque, est étudié pour réduire au minimum les contraintes inhérentes à l’utilisation du préservatif.
Un atout pour l’officine.
D’autres gammes ont épousé l’axe de la sensualité et de l’épanouissement sexuel. Durex (Reckitt Benckiser), par exemple, propose un large choix de modèles, texturés (Pleasuremax), extra-fins et lubrifiés (Contour), fins sur toute la longueur (Feeling Advanced), lubrifiés et texturés (Orgasmic), colorés et parfumés (Tuttifrutti), à effet retardant (Performa), ultra-fins (Elite), grande taille (Confort XL)… Divers assortiments de préservatifs (MagiBox, Mix, Love Box) viennent les seconder. La marque Protex (Radiatex), pour sa part, met en avant la finesse de son produit phare, Protex Original 0,02 en polyuréthane, ainsi que son dernier lancement, Protex Cola, destiné aux jeunes. Ils coexistent avec une ligne de produits Standard (Classic Naturel, Extra Large, Classic Green) et Confort (Subtility, Stymulève, Anatomic, Aqua pour Elle).
Cette orientation du marché, qui met en exergue plaisir et jeux dans la protection sexuelle et fait de la visibilité un argument de vente, peut constituer un atout pour l’officine : « De nombreux acheteurs sont toujours très frileux dès qu’ils sont en situation de choisir un préservatif. Le seul moyen de décomplexer la clientèle et de banaliser l’acte d’achat est, paradoxalement, de présenter un rayon haut en couleur, aux références diversifiées, qui appelle à être visité », remarque Jean-Marc Bloch, qui considère la pharmacie, la proximité et la caution santé qu’elle offre, comme un circuit privilégié. D’autant que, en terme de prix moyen, elle se situe au même niveau que la grande distribution. Pourtant, elle continue à supporter la réputation de pratiquer des prix plus élevés. « C’est un problème de communication. L’officine doit afficher fort et clair les prix des préservatifs et mettre en place des opérations promotionnelles pour mettre fin à ces idées préconçues. » Convaincu du dynamisme que génèrent les références à positionnement « sensation », Jean-Marc Bloch remarque par ailleurs deux autres tendances. Celle privilégiant les grandes tailles qui - étonnamment ? - suscitent l’intérêt d’un nombre croissant d’utilisateurs, là où les petites tailles ne se vendent plus que par le biais des sites Internet, et celle qui distingue les assortiments.
Dispositif médical.
Tout autre raisonnement chez Polidis, pour lequel le préservatif est avant tout un produit de santé, dispositif médical (de classe 2) voué à protéger les individus des maladies sexuellement transmissibles et des grossesses non désirées. L’ambition du laboratoire est de faciliter au maximum l’accès de la population au dispositif. Dans cette logique, il entend bien s’attaquer à tous les facteurs qui peuvent en freiner la consommation. Premier dans la ligne de mire, le prix qu’il abaisse à 16 centimes le préservatif à l’occasion de l’opération « Sortez couverts » toujours d’actualité depuis son lancement en 1992. Parrainé par l’animateur Christophe Dechavanne et l’association Croix Verte et Ruban Rouge, l’événement met à la disposition du public une boîte de 12 préservatifs à 2 euros proposée par l’intermédiaire de distributeurs aux couleurs de l’opération. « Une application Smartphone qui indique l’emplacement des distributeurs est également disponible », précise Patrick Pisa, en charge de la marque Reflex Condoms chez Polidis, qui qualifie sa démarche de « citoyenne ».
Second frein à l’utilisation, la solidité du dispositif qui peut engendrer une peur véritable chez les utilisateurs. C’est pourquoi la gamme Reflex Condoms a lancé il y a quelques années une référence très sécuritaire, Reflex Ultra Plus, qui coexiste aujourd’hui avec un modèle grande taille, Magnum XXL, et un modèle visant les hommes circoncis, Circum’Size : « 30 % des hommes en France sont circoncis, et pas seulement pour des raisons communautaires. » Le dernier segment de marché investi par la marque est, indirectement, celui des femmes, à l’origine de la moitié des achats de préservatifs. C’est à leur intention qu’a été développé un dispositif rose, fin et légèrement parfumé du nom de Egérie.
Un marché à fort potentiel.
Si elle diversifie sa gamme, Reflex Condoms refuse cependant toute « érotisation » de son offre qui enlèverait au dispositif son caractère de produit de santé et au pharmacien sa légitimité à le dispenser. Or, selon Patrick Pisa, 80 % des ventes de préservatifs à l’officine se font sur des produits « entrée de gamme » à visée protectrice. « Nous voulons élargir l’utilisation du dispositif au plus grand nombre. » Un objectif encore lointain si l’on considère que la France n’arrive qu’au 5e rang en terme de consommation, derrière l’Espagne, la Grande Bretagne, l’Allemagne et l’Italie (240 millions d’unités vendues par an). « Depuis les années 1980, on a communiqué sur le préservatif en tant qu’instrument de prophylaxie, jamais comme un produit d’hygiène et de contraception », déplore le responsable. Avec, pour résultat, un taux record parmi les pays d’Europe pour ce qui est des grossesses non désirées – 212 000 IVG pratiquées en 2010 en France métropolitaine sur des femmes de 15 à 49 ans (source DREES) – et un nombre de personnes séropositives qui ne baisse pas – environ 150 000 personnes vivaient avec le VIH en France en 2009 (source INVS). « Le préservatif a subi une vraie désaffection dès qu’on a commencé à pouvoir vivre avec le VIH. La diminution du nombre de campagnes de santé, associée à l’image que supporte le préservatif, continuent de nourrir ce phénomène de désintérêt, alors que nous avons une des populations les plus importantes d’Europe avec un potentiel d’utilisateurs en conséquence », remarque Patrick Pisa.
La protection des individus reste pourtant un enjeu de poids aux yeux des pouvoirs publics qui ont instauré, pour la période 2010-2014, le 5e plan national de lutte contre le VIH/sida et autres infections sexuellement transmissibles. Elle est aussi une priorité pour certains groupements et fabricants de produits de santé comme Innotech (Innotex), Marque Verte (Promen’s), PHR-Viadys, Népenthès (Nep Préservatifs) ou encore Terpan, un des rares acteurs du marché à proposer des préservatifs masculins et féminins.
Trop confidentiel pour pouvoir être chiffré, le segment de la protection au féminin est incarné par la marque So Sexy qui désigne une référence unique composée de nitrile. Ce préservatif d’un autre genre peut se poser jusqu’à huit heures avant le rapport et répond à une volonté de sécurité et de prévention chez les femmes. Essentiellement vendu sur Internet et distribué par le biais d’associations de santé, le dispositif souffre de différents freins à l’utilisation : son prix, en premier lieu, qui varie de 2 à 3 euros l’unité, sa moindre facilité de pose, mais également la méconnaissance dont il fait l’objet dans le public. Terpan, distributeur de la marque So Sexy, travaille à faire connaître son dispositif dont il a repensé le packaging, l’assimilant à un accessoire de lingerie. Spécialisé dans les dispositifs de prévention, Terpan propose aussi une gamme de préservatifs au masculin, Smile.
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Françoise Amouroux
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