Les résultats de l'expérimentation sur la dispensation à l'unité, menée de novembre 2014 à novembre 2015, maintes fois réclamés, ont été publiés dans une revue scientifique le 19 septembre dernier. En toute discrétion.
Mardi dernier, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a appelé à la prudence aux micros de BFMTV et RMC quant à l'idée d'une dispensation du médicament à l'unité. Elle expliquait être dans l'attente d'une expérimentation en cours et soulignait la perte de traçabilité en cas de délivrance à l'unité, tout en étant favorable à toute mesure anti-gaspillage. Pourtant, cela faisait tout juste une semaine que la revue américaine « PLOS ONE » livrait les données issues de l'expérimentation menée pendant un an incluant 1 185 patients : 907 ont expérimenté la dispensation à l'unité et 278 ont été assignés à un groupe témoin. Plus de 80 % des patients éligibles ont accepté de tester la dispensation à l'unité, ce qui s'est révélé utile dans 60 % des cas. La dispensation à l'unité a réduit de 9,9 % le nombre de comprimés fournis au patient.
Quatorze spécialités antibiotiques* étaient concernées par ce test, mené dans 100 officines de quatre régions françaises, 75 expérimentant la dispensation à l'unité quand les 25 autres servaient de groupe de contrôle (lire notre article « abonné »). Lors de l'entretien mené par téléphone auprès des patients ayant accepté de participer à cette expérimentation, 17,6 % d'entre eux ont indiqué leur intention de conserver les antibiotiques restant, 10,7 % ont admis qu'ils pourraient les utiliser sans avis médical et 13,1 % reconnaissaient jeter habituellement les comprimés restant à la fin de leur traitement. Ces résultats sont valables aussi bien dans le groupe expérimentant la dispensation à l'unité et le groupe contrôle. Mais le résultat le plus étonnant est de voir que la dispensation à l'unité semble avoir amélioré l'adhérence au traitement antibiotique : l'observance a été de 91,4 % dans le groupe d'intervention contre 65,6 % dans le groupe contrôle.
Outre cette amélioration de l'observance, les auteurs soulignent que l'étude montre que le nombre de comprimés délivrés lors de la dispensation à l'unité est moins élevé que lors d'une dispensation du conditionnement habituel. Elle confirme également que moins il reste de comprimés à la fin du traitement et plus les risques d'automédication, d'antibiorésistance et de rejet dans l'environnement baissent.
* Amoxicilline + acide clavulanique, céfixime, cefpodoxime, céfotiam, ciprofloxacine, lévofloxacine, ofloxacine, loméfloxacine, péfloxacine, moxifloxacine, norfloxacine, énoxacine, fluméquine, thiamphénicol.
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