EN FRANCE, on estime que de 2,5 à 3 millions de personnes vivent avec un cancer. Parmi elles, plus de la moitié souffrent de douleurs modérées à sévères. Elles peuvent être persistantes, mais il existe également des pics douloureux ou accès douloureux paroxystiques (ADP) qui se superposent à ce fond douloureux permanent.
D’importants progrès ont été réalisés dans la prise en charge du traitement de fond avec une nette augmentation de l’utilisation des substances opioïdes. Pourtant, environ deux tiers des patients continuent de se plaindre d’ADP. Elles altèrent leur qualité de vie en accroissant le handicap fonctionnel, en perturbant le sommeil et en créant anxiété et dépression.
Le pic algique atteint en 3 minutes.
Les ADP modérés à très intenses surviennent en moyenne de 4 à 7 fois par jour, sans relation avec le type de douleur, bien que le site soit identique dans 90 % des cas. Ils ont la particularité d’atteindre le pic algique en 3 minutes pour disparaître au bout de 30 minutes chez près de la moitié des patients. Ils ne justifient donc pas une augmentation de posologie du traitement de fond qui exposerait à des effets secondaires délétères. Le traitement idéal des ADP doit prendre en compte ces caractéristiques pharmacocinétiques et avoir une action rapide, de courte durée, avec des effets secondaires limités.
Médicament innovant qui contient du citrate de fentanyl sous la forme d’un comprimé sublingual, Abstral répond aux exigences pharmacocinétiques de l’ADP. Sa dissolution très brève (en 3 à 4 minutes) permet d’obtenir rapidement une concentration plasmatique efficace. Son profil cinétique couvre au plus près les ADP. Les études de phases 2 et 3 ont montré un soulagement significatif de la douleur dès la dixième minute, maintenu à 60 minutes avec un profil de tolérance similaire à celui d’un morphinique. Abstral est disponible en six dosages. Ils permettent d’effectuer une titration progressive en débutant par un comprimé de 100 microgrammes et en adaptant la posologie. Sa prescription est limitée à 28 jours et sa délivrance à 7 jours. Il peut être prescrit par les médecins spécialistes et par les généralistes.
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Françoise Amouroux
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