Deux équipes américaines ont réussi, avec des méthodes différentes, à produire en laboratoire des cellules-souches sanguines. Leurs études respectives sont publiées dans la revue « Nature ».
Produire des cellules sanguines en laboratoire afin de traiter un patient avec ses propres cellules ou produire du sang pour la transfusion est un défi pour la science. Dans ce domaine, deux études publiées dans la revue « Nature » laissent entrevoir de réels progrès.
Rappelons que les cellules sanguines (globules blancs et rouges, plaquettes) sont fabriquées à partir des cellules-souches présentes dans le corps tout au long de la vie. Ces cellules-souches émergent au cours du développement embryonnaire des cellules endothéliales, qui tapissent la face interne des vaisseaux.
Dans la première étude, George Daley et ses collègues ont utilisé des cellules humaines de donneurs, qu’ils ont reprogrammées pour en faire des cellules pluripotentes, et donc capables d'engendrer n'importe quel type de cellules du corps. Ils les ont ensuite poussées à se convertir en cellules endothéliales, puis incité à devenir des cellules-souches sanguines. Greffées dans la moelle osseuse de souris, ces cellules-souches ont pu atteindre leur maturité. Les rongeurs ont pu ainsi produire des globules sanguins humains.
Dans l'autre étude, Shahin Rafii et ses collègues ont directement utilisé des cellules endothéliales de souris adultes pour obtenir des cellules-souches sanguines de souris qu'ils ont amené à maturité en laboratoire.
« Avec ces travaux, nous sommes très proches de générer d'authentiques cellules-souches du sang humain en laboratoire », assure le Dr George Daley, co-auteur d’une de ces études. « Ces recherches ouvrent la possibilité de soigner des patients atteints de troubles sanguins génétiques, en créant des cellules sanguines fonctionnelles, ajoute Ryohichi Sugimura, un de ses collègues. Elles pourraient également déboucher sur un approvisionnement illimité en sang » en utilisant des cellules de donneurs universels.
Cependant, il reste à vérifier que les cellules obtenues et les cocktails de produits employés ne comportent pas de risque de cancers, notamment de leucémie. « Il s'agit d'une étape importante, même si d'autres études sont encore nécessaires avant de pouvoir en faire bénéficier les patients », notent deux spécialistes britanniques, Carolina Guibentif et Berthold Gottgens, dans la revue « Nature ».
Avec l'AFP.
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