LES LÉSIONS traumatiques buccales peuvent être dues à une morsure, une blessure ou une brûlure thermique ou chimique. Elles peuvent également être provoquées par une dent abîmée ou une couronne défectueuse dont le bord tranchant agresse la muqueuse au niveau de la langue ou de la joue. Une prothèse dentaire mal adaptée chez la personne âgée, un appareil d’orthodontie mal réglé chez l’enfant et l’adulte sont aussi responsables de traumatismes inflammatoires et d’œdèmes. L’aphte est une pathologie fréquente. Il est le plus souvent isolé et apparaît comme une zone unique au niveau de la lèvre inférieure, de l’intérieur des joues, de la pointe de la langue ou du palais. Il survient à tout âge et il en existe des formes très différentes par la taille (aphte géant), par le nombre ou par la fréquence, mais elles sont toutes gênantes et très douloureuses. Les formes persistantes et/ou répétitives doivent faire l’objet d’une consultation médicale. « Toute lésion présumée traumatique qui persiste cinq jours après la suppression de l’agent causal, sans amélioration clinique, nécessite impérativement une consultation pour en contrôler l’origine », rappelle Michel Ulsas, responsable marketing du Laboratoire Kreussler Pharma. Les traitements reposent sur l’élimination du facteur déclenchant, une bonne hygiène buccale, et sur la prise en charge de la douleur.
La lidocaïne est un actif 100 % anesthésiant local mais les médicaments actuellement disponibles, dont la concentration en lidocaïne est supérieure à 1 %, ne sont disponibles que sur prescription médicale. « En respectant le cadre réglementaire et les conditions d’exonération en vigueur en France, nous mettons à la disposition des pharmaciens une préparation pour administration locale, Dynexangival 1 %, qui est la première crème buccale anesthésique en conseil, annonce Serge Mako, directeur général du laboratoire. Son statut de médicament sous-entend l’obligation de prouver tant son efficacité que sa tolérance à court, moyen et long terme. »
Une étude clinique randomisée en double aveugle.
La lidocaïne agit en se fixant sur un récepteur spécifique du canal sodique dans la membrane qui entoure la fibre nerveuse. Elle empêche alors la conduction de l’influx nerveux et bloque ainsi la transmission de la douleur. Son effet est rapide (une minute) et de longue durée (environ une heure). L’originalité de Dynexangival 1 % réside dans sa forme galénique en crème. Elle permet à la lidocaïne d’agir localement, de pouvoir être appliquée de façon ciblée sur la zone concernée, et de rester sur cette zone après un massage d’une minute. Son passage systémique est nul. Elle se différencie des autres formes galéniques (type gels) qui ont tendance à glisser sur les muqueuses humides. « Une étude clinique randomisée en double aveugle, versus placebo, a été réalisée en situation classique d’utilisation du produit dans six cabinets dentaires, rapporte le Dr Vianney Descroix (hôpital La Pitié-Salpêtrière, Paris). Elle a porté sur 60 patients dont 30 répartis dans le groupe placebo. Tous présentaient un aphte banal ou une lésion traumatique dont l’intensité de la douleur était supérieure à 40 sur 100 selon l’échelle visuelle analogique (EVA). » Les résultats montrent une réduction de l’intensité de la douleur de l’ordre de 50 % dans le groupe lidocaïne après application de la crème pendant une minute (de 57 à 25,9 versus 57 à 42 dans le groupe placebo). Aucun effet indésirable local ni aucune réaction générale n’ont été rapportés dans les deux groupes. Dans les limites de cette étude, le produit ne présente aucun risque particulier et peut être utilisé chez l’enfant à partir de six ans, en usage local strict.
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