IL CONVIENT de ne pas négliger l’impact psychosocial de l’acné dans la mesure où ce sont en premier lieu des adolescents qui sont touchés (80 %). Le retentissement psychologique peut être comparé à celui décrit par les jeunes atteints de maladies chroniques plus graves comme le diabète, le cancer ou l’épilepsie. « Les adolescents ne sont pas les seuls atteints, un acnéique sur quatre a plus de 25 ans, précise le Pr Pierre Wolkenstein (hôpital Henri Mondor, Créteil). Le sexe féminin est plus touché que le sexe masculin (61 % versus 39 %). Pour les formes sévères, 71 % sont des adultes. »
Une enquête Pierre Fabre-CSA Santé apporte de nouvelles données chiffrées ; elle a évalué la corrélation entre le score d’impact sur la qualité de vie mesuré par l’indice CADI (score qui évalue le handicap sur une échelle de 0 à 15) et le degré de sévérité de l’acné. On note que 95 % des patients acnéiques sévères considèrent qu’il s’agit d’un problème, vécu comme catastrophique dans près de 70 % des cas ; 92 % ont des sentiments d’angoisse et d’inquiétude permanents ; deux tiers ont évité les vestiaires publics ou le port de maillot de bain ; 92 % se sont sentis agressifs, frustrés ou embarrassés à cause de leur acné. « Sous-estimer la pathologie et ne pas la traiter est une perte de chance pour le patient, confie le spécialiste. Consulter un dermatologue est un premier pas vers une bonne prise en charge et un mieux-être. L’acné sévère représente le premier acte de consultation du dermatologue, qui reste le référent, l’expert de la peau. Il saura évaluer et objectiver la part de souffrance psychologique ainsi que ses répercussions pas toujours en rapport avec la sévérité de l’acné. »
Cependant, 38 % des patients souffrant d’acné ne suivent pas de traitement. Il apparaît que les principaux freins à une consultation de dermatologie sont les délais trop longs pour obtenir un rendez-vous (26 %) et le coût de la consultation (22 %).
Le rôle fondamental de l’entourage.
Il faut également prendre en compte le rôle fondamental de l’entourage dans la prise en charge et le suivi à long terme des personnes concernées. Or la maladie est souvent sous-estimée par les proches. Ainsi, les parents peuvent passer à côté de la souffrance réelle qu’engendre l’acné de leur enfant ou de leur adolescent. Par méconnaissance, par crainte ou par négligence, des semaines et des mois sont perdus. Il est essentiel que les proches accompagnent le patient acnéique et l’incitent à consulter ; ils peuvent l’aider à être observant une fois le traitement mis en place et à ne pas se laisser démoraliser par les effets secondaires ou le délai d’action du traitement. « Il y a un gros travail d’information et de formation à faire auprès des patients et de leur entourage confirme le Pr Laurent Misery (CHRU de Brest). Le Conseil scientifique de l’acné sévère a permis d’écarter plusieurs idées reçues, mais l’acné est une pathologie environnementale à multiples facettes, et de nouvelles corrélations commencent à être établies entre certaines maladies et la présence d’acné. » Ces affections concerneraient le tractus respiratoire (sinusite, maux de gorge, asthme) et gastro-intestinal (RGO), et le terrain psychologique. De même, chez la femme acnéique on s’interroge sur le rôle éventuel de la pollution, du stress, ou de l’usage des cosmétiques.
« Un nouveau champ de recherche est ouvert, mais les investigations sont à confirmer », précise le dermatologue brestois. En plus d’être mal vécue sur le plan psychosocial, l’acné sévère peut provoquer des cicatrices irréversibles si elle n’est pas prise en charge précocement. Pourtant, 17 % des personnes souffrant d’acné sévère ne suivent pas de traitement ; dans le même temps plus de 46 000 000 de résultats sont associés à la recherche « acné sévère » sur Google ; ce fait traduit un réel besoin d’informations et de recherche de solutions sur ce sujet. C’est pourquoi, aujourd’hui, Pierre Fabre Dermatologie met en ligne le site www.acne-severe.com.
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