L'étiquetage nutritionnel simplifié, qui doit être mis en place courant 2017 dans les supermarchés, n'a pas fait la preuve de son efficacité et devra être accompagné d'autres mesures pour lutter efficacement contre les maladies liées à l'alimentation.
C'est en substance l'avis rendu hier par l'Agence nationale de sécurité sanitaire
de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), « en l'état actuel des connaissances ». Dominique Grimbert, directeur de l'évaluation des risques de l'ANSES, souligne que les rares études sur l'efficacité des systèmes d'étiquetage dans la vie réelle « envoient des signaux contradictoires sur la façon dont les gens comprennent et réagissent face à ces différents systèmes ».
Le ministère de la Santé, qui indique que le futur étiquetage nutritionnel ne sera qu'une mesure parmi d'autres pour garantir la qualité du régime alimentaire, confirme que des travaux complémentaires sont nécessaires. Il fait ainsi allusion au test mené dans 40 supermarchés français entre septembre et décembre 2016 et dont les résultats sont attendus début mars. Le ministère doit décider en avril, par décret, quelle forme prendra cet étiquetage. Il appuiera son choix sur le rapport du comité de pilotage du test dans les supermarchés et sur un nouvel avis de l'ANSES. L'étiquetage retenu sera facultatif, la réglementation européenne ne permettant pas de le rendre obligatoire.
Ce futur dispositif a essuyé plusieurs polémiques. En effet, les industriels se sont d'abord élevés contre le logo à cinq couleurs « nutri-score » proposé dès 2014 par l'épidémiologiste Serge Hercberg, président du Plan national nutrition santé (PNNS) et préconisé par le Haut Conseil de la santé publique (voir notre article « abonné »). Le jugeant stigmatisant, ils ont demandé une étude en conditions réelles, réalisée fin 2016. Mais l'expérimentation a reçu de nombreuses critiques de chercheurs et d'associations, qui ont remis en cause l'impartialité du comité d'évaluation et la qualité scientifique du test, arguant que deux des systèmes étudiés étaient inspirés par l'industrie agroalimentaire (voir notre article « abonné »).
Avec l'AFP.
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