Les fluoroquinolones sont à nouveau mis en cause, cette fois pour provoquer une augmentation significative des pathologies cardiovasculaires, comme l’ont récemment mis en évidence des chercheurs canadiens.
Certains effets secondaires des fluoroquinolones, parfois graves et durables, sont connus : troubles musculaires, articulaires, nerveux, tels que des neuropathies périphériques, insomnies, dépressions, fatigue, troubles de la mémoire… L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme en recommandant de restreindre leur utilisation à certaines indications, notamment aux infections pour lesquelles elles sont indispensables, aucun autre antibiotique ne pouvant être utilisé (voir article « abonné »).
Des chercheurs de Colombie-Britannique (Canada) viennent de lever le voile sur des effets secondaires d’une autre nature. Les fluoroquinolones seraient à l’origine d’un risque accru de deux pathologies cardiaques, insuffisances et régurgitations (fuites) aortiques et mitrales. La survenue de ces accidents graves est particulièrement fréquente au cours des trente jours consécutifs à la prise de l’antibiotique. Ces chercheurs de l'université de Vancouver (Colombie-Britannique) sont parvenus à ces conclusions, publiées le 11 septembre dans la revue « Journal of the american college of cardiology », en étudiant un échantillon de 9 053 240 patients américains, issu de la base de données de pharmacovigilance de la Food and drug administration (FDA). Ils se sont penchés sur la survenue des effets indésirables liés à la prise de fluoroquinolones au cours des 30 jours précédents, considérant qu’il s’agissait d’une exposition actuelle. Deux autres approches concernaient l’exposition récente — entre 31 et 60 jours — avant l’événement et antérieure — entre 61 et 365 jours —.
Les taux ont été ensuite comparés à ceux de patients traités par d’autres antibiotiques (amoxicilline et azithromycine) et ayant été exposés aux mêmes accidents cardiovasculaires. En ce qui concerne la survenue de l’une des deux pathologiques lors d’une utilisation « actuelle » de fluoroquinolone, il apparaît que le facteur de risque majoré était de 2,40 par rapport aux patients sous amoxicilline et de 1,75 pour ceux sous azithromycine. Dans le cas d’utilisation « récente » ou « antérieure » de fluoroquinolone vs amoxicilline, le risque accru perdurait avec respectivement un facteur majoré de 1,47 et de 1,06.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques