Ce mercredi, à 23 h 30, l'émission « Pièces à conviction » sur France 3 propose une enquête de près d'une heure intitulée « Médicaments : effets secondaires ou mortels ? ».
Le magazine d'investigation se penche sur deux affaires liées à des médicaments. En première partie, il se consacre à l'essai clinique de Rennes qui s'est conclu, en janvier 2016, par la mort d'un volontaire, Guillaume Molinet (lire notre article « abonné »). De manière chronologique, il retrace ce qui s'est passé dans le groupe de huit volontaires recevant le dosage le plus élevé de la molécule testée, le BIA 10-2474, en l'étayant de plusieurs témoignages, dont ceux de la compagne du volontaire décédé et de son frère, qui ont porté plainte contre le centre d'essais cliniques de Rennes, Biotrial, comme quatre autres volontaires dont le cerveau a subi des lésions. L'un de ces volontaires, Stéphane Schuban, dont la vie est définitivement bouleversée, est également interrogé, tout comme le chef de service en neurologie du CHU de Rennes, le Pr Gilles Edan, qui raconte la prise en charge du premier volontaire, puis des quatre autres, et affirme être face à un « tableau avec des lésions jamais rapportées ». Le directeur de Biotrial, François Peaucelle, donne également sa version des faits. Il admet ne pas avoir contacté le CHU de Rennes le lundi matin, alors que Guillaume Molinet est hospitalisé depuis la veille pour des troubles neurologiques, et donc ne pas avoir interrompu l'essai clinique avant une nouvelle administration de la molécule aux autres volontaires. Sans aucun regret. Le reportage pose aussi la question de la responsabilité de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui a validé la tenue de l'essai clinique. Il rappelle qu'à ce jour « aucune sanction n'a été prononcée ni contre l'Agence, ni contre Biotrial ; l'enquête est toujours en cours au pôle santé du parquet de Paris ».
La deuxième partie du reportage s'intéresse aux nouveaux anticoagulants oraux, en particulier le Pradaxa (dabigatran), du laboratoire allemand Boehringer Ingelheim. La question : « D'autres médicaments dangereux ont-ils pu échapper à la vigilance des autorités et finir dans les rayons des pharmacies ? » En France, une trentaine de familles auraient porté plainte à la suite d'effets indésirables graves du Pradaxa. On lui reproche d'avoir été commercialisé alors qu'il n'existait encore aucun antidote en cas d'hémorragie (lire notre article « abonné »). L'émission note qu'en France, en 2 ans, 1 600 effets secondaires et 175 décès ont été répertoriés. Dans le monde, les données fournies par le laboratoire font état de 12 000 hémorragies graves et de 2 300 décès.
La bande-annonce :
Pièces à conviction - Médicaments : effets… par france3
Extrait de l'émission :
Pièces à conviction. Danger, certains médicaments peuvent tuer
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