Titulaire à Brest, dans le quartier de Pontanézen où ont été tirés hier des coups de feu en plein après-midi, Thierry Ropars est immédiatement intervenu auprès des deux hommes blessés par balles devant la mosquée.
« J’ai fait ce qu’il fallait faire. C’est normal », confie au « Quotidien » Thierry Ropars, titulaire de la pharmacie située à 15 mètres du lieu où ont été touchés les deux hommes. « C’était en plein après-midi, je me trouvais dans mon officine, avec une patiente, quand soudain six coups de feu très rapprochés ont retenti. Je suis sorti immédiatement suivi par ma cliente, une jeune fille, et nous avons vu deux hommes allongés devant la mosquée », relate le pharmacien.
Touchés aux jambes et à l’abdomen, les deux hommes, dont l’un est l’imam Rachid El Jay que Thierry Ropars a connu enfant, saignent abondamment. « Nous avons exercé des points de compression pendant quinze minutes environ, jusqu’à l’arrivée des secours », raconte Thierry Ropars, qui précise « comme il faisait très chaud, nous les avons sans cesse aspergés d’eau afin qu’ils ne perdent pas connaissance. A priori, ils sont sortis d’affaire. » Le pronostic vital des deux blessés, conduits aux urgences de l’hôpital de la Cavale Blanche à Brest, n’est pas engagé.
Ce matin, Thierry Ropars a rouvert son officine, recevant les témoignages de certains autres professionnels de santé, comme l’infirmier, et des habitants du quartier. « Nous avons agi comme nous le devions, ma cliente et moi », répète-t-il avec modestie. Certes, l'intervention d’hier est exceptionnelle de par la violence de l'attaque. Mais il n’est pas rare, comme le souligne Thierry Ropars, qu’il agisse en tant que professionnel de santé de premier recours : « Il y a quelques jours, c’était un homme accroupi dans la rue qui avait un problème cardiaque. Il y a deux mois, c’était une femme percutée par un véhicule… »
En effet, exercer à Pontanézen n'a rien de zen. En 1995, Thierry Ropars a même été braqué, ligoté et aspergé d’éther. « C’est une expérience ! », lâche-t-il. Mais pour rien au monde, il ne quittera, avant la retraite, ce quartier qu’il aime et où il est installé depuis 27 ans.
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