DEUX ANS seulement après la fin du second conflit mondial, naissent les premiers laits Gallia. Les balbutiements de la marque et la création de la société éponyme ont pour cadre les fromageries Charles Gervais. Ce grand nom de l’industrie agroalimentaire, qui marquera indéfectiblement quelques célébrités lactées, est implanté en terres normandes, à Longueville-sur-Scie. Quoi de plus approprié qu’un écrin verdoyant pour que voient le jour deux des formules initiatrices d’une gamme entièrement vouée à la nutrition infantile ? Car c’est un double lancement qui, en toute logique, est présenté au public en cette période de l’après-guerre. Les laits, en effet, doivent pouvoir couvrir les besoins nutritionnels des bébés durant la première année de vie, jusqu’à la diversification alimentaire. Une évidence qui signe l’attention toute particulière dont fait déjà preuve Gallia à l’égard des mamans et de leurs attentes. Les nouveaux venus endossent le nom de Galliasec et se composent essentiellement de lait en poudre sucré au saccharose et conditionné en étui de 500 grammes sous vide azote, leur garantissant une parfaite conservation. La référence « Bleu », partiellement écrémée (12 % de matière grasse), est vouée à l’alimentation normale du nourrisson de 1er âge (du 2e jour au 5e mois). La référence « Orange », constituée de lait entier (18 % de matière grasse), se destine aux bébés de 2e âge (à partir du 5e mois) à un poids moyen de 6 kg.
Durant vingt ans, ceux qui ne sont que les prémisses de la gamme Gallia vont faire leur preuve, accompagnant la croissance des poupons de la France entière, par dizaines de milliers. Deux décennies durant lesquelles la recherche Gallia, silencieusement et sans relâche, va travailler à de nouvelles formules. Une idée, très précisément, fait son chemin. Ou plutôt un concept, traduit sous les termes de « lait humanisé ». Il s’agirait d’élaborer une formule capable de s’approcher au plus près de la composition du lait maternel, en modifiant les apports quantitatifs et qualitatifs en protéines, matières grasses et minéraux qu’offre le lait de vache. De multiples expérimentations sont menées, toutes effectuées à partir du sérum issu des fromageries Charles Gervais. Mais la Normandie ne fait pas office de cadre pour ces recherches qui se déroulent sur le site de Steenvoorde, dans le nord de la France. Les travaux sont fructueux puisqu’ils aboutissent, en 1972, au lancement du premier lait infantile moderne (LIM) à base de sérum de la fromagerie. Baptisé Nursie, il se présente sous la forme d’une poudre qui, une fois répartie dans des sacs kraft, est expédiée sur le site historique Gallia de Longueville. Dès qu’il a rejoint l’usine, le lait est conditionné avant d’être envoyé aux pharmacies. Là n’est pas sa seule destination puisque Nursie va aussi fournir les cliniques et les maternités sous la forme d’un biberon prêt à l’emploi, conditionné par procédé UHT aseptique.
Répondre aux problèmes spécifiques.
Cette présentation liquide va initier une nouvelle extension de la gamme consacrée au développement des laits liquides et des mini-biberons. Un atelier voué à cette activité prend place à l’usine de Steenvoorde, mais c’est bientôt toute la fabrication des laits Gallia qui viendra investir les lieux. Pour la marque, l’époque est charnière. Innovations, diversification, fusion se succèdent dans la première moitié des années 1970. Gallia, en effet, intègre le futur groupe Danone lors du rapprochement entre les maisons Gervais et BSN. Ce mariage va produire le meilleur pour la marque, qui confirme son engagement dans la voie de l’innovation et du progrès. Dès lors, les formules vont se multiplier, cherchant des réponses aux diverses problématiques de la nutrition infantile. En 1979, le centre de recherche et d’études de Steenvoorde se voit confier le projet de donner au lait maternisé une qualité biologique propre au lait de femme. Ce qu’il mène à bien en introduisant du lysozyme – dont le lait maternel est beaucoup plus riche (3 000 fois plus) que le lait de vache – dans sa formule, donnant ainsi naissance au second lait maternisé de la Gallia, Galliazyme. Bien d’autres lancements suivront, celui du premier lait pour prématurés réservé aux maternités, dénommé Prémat V, ainsi que les références 2e âge des laits Nursie, Galliazyme et Lacmil.
L’année suivante, 1980, marque le début des études sur les protéines hydrolysées dédiées à lutter contre les problèmes de diarrhée et les phénomènes d’allergie. Elles aboutiront à la mise en œuvre d’une nouvelle génération de laits infantiles voués à réduire le risque allergénique. En 1984, Diargal, produit de prescription médical indiqué en cas de diarrhée, voit le jour. L’année d’après ce sont deux solutions de réhydratation qui sont présentées et, deux ans plus tard, c’est au tour de Galliéva 100 et Galliéva 1, respectivement formulés à base de protéines totalement et partiellement hydrolysées, de faire leur apparition. Le lait Gallia HA, hypoallergénique, viendra clore le festival des lancements pour la décennie.
En matière d’innovation, les années 1990 n’auront rien à envier aux précédentes. Gallia qui, dans l’intervalle, va opérer une fusion avec un autre grand acteur de la nutrition infantile, le futur Blédina, va continuer de peaufiner ses formules. Les laits traditionnels vont ainsi évoluer, les laits pour prématurés tout comme les références hypoallergéniques vont être enrichis en AGPI (acides gras polyinsaturés), occasionnant le lancement de nouveaux produits comme Pre-Gallia, sur le segment des prématurés, et Gallia HA au DHA, sur celui des hypoallergéniques. Suivront une version Croissance du lait Gallia, ainsi que deux formules anti régurgitation estampillées au nom de la marque (Gallia AR1 et 2).
Lorsque débute le troisième millénaire, la vocation de Gallia est restée inchangée : satisfaire au mieux les besoins des bébés en suivant les évolutions de la société, répondre à l’émergence de nouvelles problématiques comme celle de la prématurité, accompagner les parents. Des engagements que confirment deux événements. D’une part, le lancement de Calisma, premier lait bénéficiant d’une allégation santé agréé par l’AFSSA, et sa version « croissance ». La création du pôle Danone Baby Nutrition, dédié à l’alimentation infantile, d’autre part. Deux mains tendues vers l’univers de plus en plus complexe de la nutrition des tout petits. Souhaitons qu’elles le façonnent à l’image des valeurs de la marque Gallia.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques