Le principal problème posé par la grippe est la capacité des virus impliqués à muter, obligeant à produire un nouveau vaccin à chaque saison grippale et à anticiper les souches présentes et leurs mutations. Des chercheurs ont peut-être trouvé l'approche qui permettrait de créer un vaccin universel.
C'est ce que révèle une étude parue hier dans la revue « Science », sur laquelle reposent de grands espoirs, comme l'expliquent deux chercheurs dans l'éditorial : « Cette approche pourrait être un pas vers un vaccin universel contre la grippe. » Les chercheurs américains ont commencé par séquencer le génome de plusieurs virus de la grippe pour identifier leurs mécanismes de défense qui leur permettent d'échapper à la réponse immunitaire de l'organisme qu'ils attaquent. Cette réponse immunitaire repose sur la réaction des cellules au contact des virus de la grippe, capables de produire des interférons qui ont une activité à la fois antivirale puissante, antiproliférative et immunomodulatrice. Malheureusement, les virus ont développé des stratégies pour échapper à cette réponse immunitaire, notamment en empêchant la production d'interférons chez l'hôte.
L'équipe américaine a réussi à identifier les séquences anti-interféron sur le génome du virus de la grippe, puis à les désactiver, permettant ainsi à l'hôte d'utiliser sa meilleure arme de défense contre la grippe. Résultats : des souris et des furets infectés par ce virus muté de la grippe ont développé des réactions immunitaires plus fortes et une protection efficace contre de multiples souches virales de la grippe.
Ces premiers résultats prometteurs doivent être confirmés par d'autres études chez l'animal avant même d'envisager un essai clinique de phase I. Mais si cette approche confirme son efficacité et son innocuité, non seulement elle donne l'espoir de pouvoir développer un vaccin antigrippal universel, mais elle pourrait s'appliquer au développement de vaccins pour bien d'autres pathogènes. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la grippe affecte 5 millions de personnes par an et entraîne jusqu'à 650 000 morts.
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Françoise Amouroux
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