Aujourd'hui, un nouveau cap est franchi dans le traitement de l'hépatite C, avec la mise à disposition, pour la première fois, d'antiviraux à action directe en pharmacie de ville. Tout commence le 8 mars, date à laquelle le Laboratoire Abbvie annonce la commercialisation de Maviret en ville, un nouvel antiviral d’action directe à base de glécaprévir 100 mg et de pibrentasvir 40 mg.
Ce traitement, efficace dans plus de 90 % des cas, a plusieurs avantages par rapport aux autres spécialités de la même classe. Tout d’abord, il cible tous les génotypes de virus de l’hépatite C (du génotype 1 à 6), ce qui n’est pas le cas de la majorité des antiviraux d’action directe sur le marché. Ensuite, une cure de 8 semaines suffit, sans adjonction de ribavirine, pour la majorité des patients sans cirrhose et naïfs de traitement, alors que pour les autres spécialités, un traitement complet dure en général 12 semaines.
En pratique, la posologie de Maviret est de 3 comprimés par jour (300 mg/120 mg) en une seule prise, au moment d'un repas. La prise de nourriture permet d'augmenter l'absorption du glécaprévir et du pibrentasvir.
Côté prix, la situation s'améliore également quelque peu. Le prix public de Maviret (hors honoraires de dispensation) s'élève à 28 848,24 euros pour une cure de 8 semaines (2 boîtes de 84 comprimés). Le médicament est remboursable à 100 %, rétrocédable et agréé aux collectivités. Les commandes se font directement auprès du Laboratoire Abbvie (numéro vert 0 800 717 088).
Gilead prend le relais
Ce premier lancement en officine n'a pas tardé à être imité. Ainsi, le 15 mars, le laboratoire américain Gilead annonce qu’il commercialisera lui aussi ses traitements contre l’hépatite C en ville, c’est-à-dire Sovaldi, Harvoni, Epclusa et Vosevi, ce dernier étant un traitement de réserve pour les patients n'ayant pas répondu favorablement aux autres médicaments jusque-là disponibles.
En effet, Gilead a annoncé avoir passé un accord en ce sens avec les autorités françaises. « Les prix publics de ces médicaments seront tous alignés à 28 700 euros la cure par patient. Ce qui représente, pour Epclusa, une baisse de prix de 33 % », souligne le laboratoire. Rappelons qu'Epclusa, ainsi que Maviret sont les deux médicaments recommandés par l’Association française des hépatologues (AFEF) dans le cadre d’une prescription possible par le médecin généraliste. Mais pour le moment, la prescription des antiviraux d’action directe n'est pas possible en médecine générale. Elle reste réservée aux spécialistes, tant que le gouvernement ne s’est pas prononcé en faveur des préconisations de l’association d’hépatologues.
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Françoise Amouroux
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