EN TANT QUE MARQUE, Hydralin a connu deux vies. La première a vu la naissance et l’épanouissement d’un traitement destiné à soulager les irritations et à réguler le pH en cas de mycose vulvovaginale. Sa première expression est celle d’une poudre formulée par le Laboratoire Soekani-Lefrancq, en 1916. Mais c’est sous la forme d’un savon liquide répondant au nom de Gyn Hydralin que la marque va asseoir sa notoriété. Au plus proche de l’intimité des femmes, familier de la prescription médicale, le « Gyn » fait l’objet d’une caution sans cesse renouvelée de la part du public et des praticiens. Sa composition, il faut dire, sert sa renommée. L’association de glycocolle - pour le soulagement qu’il apporte - et d’hydroxyde de sodium - à l’effet alcalinisant - est en effet particulièrement bien adaptée à la zone vulvovaginale. Ses propriétés présentent aussi l’intérêt de créer un excellent pouvoir tampon dotant la formule d’une action particulièrement efficace sur les effets prurigineux que peuvent produire diverses affections génitales (microbiennes, virales, mycosiques, parasitaires). Efficace pendant 12 heures, le savon restaure l’équilibre naturel de la flore vulvaire (pH 5,2) qui, sous l’effet de l’infection, a tendance à devenir très acide (pH 3). Il contribue également à réduire les irritations que ne manquent pas de provoquer les épisodes infectieux. Préconisé en accompagnement des traitements antimycosiques, le « Gyn » va porter haut et fort son statut de médicament. Lorsqu’il l’abandonne, en 2010, c’est afin de communiquer plus largement auprès des femmes. Car les vertus du savon miracle méritent d’être divulguées au plus grand nombre, d’autant que la pratique de l’hygiène intime s’est, depuis une dizaine d’années, émancipée pour sortir du strict cadre de l’accompagnement lors des périodes d’affection.
Des soins pour soi.
Bien qu’il conserve exactement la même indication vouée à soulager les irritations en cas de mycoses vulvovaginales, celui qui désormais porte le nom de Hydralin Gyn, s’inscrit en complément d’une gamme fermement orientée vers le soin de soi, une attention qui inclut la sphère intime. Celle-ci, tout comme le reste du corps, appelle à une toilette adaptée reposant sur des produits spécifiques. Si 49 % des femmes utilisent un produit d’hygiène intime suite à une affection ou dans un contexte spécifique (ménopause, grossesse, rapports sexuels…), elles sont 51 % à s’en servir sans problème particulier. Il fallait pour ces utilisatrices répondre à un besoin d’hygiène intime au quotidien, sans détourner la fonction première de formules historiques comme celle du « Gyn » dont il était fait un usage trop large. Apaisa est alors créé, le troisième millénaire à peine entamé. Ce lancement, initiateur d’une gamme entière dédiée à la toilette intime, va offrir une nouvelle dimension au soin quotidien. Sa composition au pH physiologique est à base d’acide lactique qui protège l’équilibre naturel de la flore contre les infections. L’extrait de lotus et la provitamine B5, reconnus pour leurs propriétés calmantes et adoucissantes, viennent parfaire le tout.
C’est un tournant dans les habitudes d’hygiène intime des Françaises, et l’accueil du produit ne se fait pas sans une certaine confusion. Mais le trouble ne dure pas. Car c’est un vrai plébiscite que provoque sous peu la formule novatrice qui, aujourd’hui, domine un marché avoisinant les 60 millions d’euros en pharmacie ! D’autres lancements se succéderont, constituant peu à peu une offre de plus en plus complète capable de répondre aux problématiques les plus diverses de l’hygiène intime : en 2006, c’est une référence visant la toilette de la fillette avant la puberté qui est présentée. Fragile et fine, cette zone intime est dépourvue de l’imprégnation hormonale et de la flore protectrice, ce qui la prive de défenses contre les surinfections locales. La formule à base d’acide lactique d’Hydralin Apaisa Enfant va bloquer le développement des mauvais germes au quotidien et maintenir le milieu en équilibre. Deux ans plus tard, Hydralin Soyeux fait son entrée sur le marché. Sa composition est étudiée pour répondre aux problèmes de sécheresse intime que connaissent les femmes à certaines périodes de leur vie, lorsque le film hydrolipidique habituellement formé par les sécrétions vulvovaginales vient à s’altérer. Un gel hydratant et lubrifiant de la zone intime, Hydralin Lubrifiant, viendra compléter la gamme en 2011. La même année, l’histoire de la marque va, de nouveau, marquer un tournant décisif. Cette fois, cependant, c’est le versant éthique de l’hygiène intime qui va s’en ressentir.
Leader des traitements OTC de la mycose vaginale.
Quelques années auparavant, Bayer a fait l’acquisition du Laboratoire Roche-Nicholas, se trouvant en possession d’un médicament OTC voué au traitement des mycoses vaginales. Non content de proposer une alternative (clotrimazole) aux autres molécules antimycosiques, le dispositif présente l’aspect inédit d’un comprimé vaginal de forme sèche (trois comprimés par boîte) qui ne coule pas (contrairement aux ovules) et qui s’applique à l’aide d’un système de poussoir. Dès lors, rebaptisé MycoHydralin, il fait une entrée remarquée dans le champ de l’automédication des traitements de la mycose vaginale, facilitant considérablement l’utilisation du médicament et son observance. Une crème antimycosique vient seconder le dispositif, permettant de traiter localement les atteintes vulvaires souvent associées à l’affection vaginale. Rapidement, dans les premiers mois qui succèdent au lancement, le marché va répercuter l’accueil plus que favorable qui est fait à MycoHydralin. Les ventes, qui augmentent alors de 30 % à 40 %, placeront peu à peu la nouvelle référence en position de leader. Il faut dire que celle-ci bénéficie d’une communication bien orchestrée, que sert tout particulièrement un spot télévisé novateur dont les médias vont se faire l’écho. La séquence met en scène une femme qui, gênée par un « carré noir » mobile cherchant sans cesse à préserver son anonymat, tente de parler à visage découvert de mycose vaginale. Elle parviendra à se débarrasser définitivement du gêneur à la fin du film, figurant ainsi la victoire de la femme sur un tabou qui, faussement honteux, l’empêchait jusqu’ici de se traiter librement.
Sans entraves, donc, Hydralin poursuit son cheminement, accomplissant sa destinée aux côtés des femmes. Une constante à laquelle l’année 2013 ne dérogera pas, accueillant le dernier-né d’une gamme à l’esprit avant-gardiste. Conçu pour restaurer la flore vaginale et prévenir les mycoses récurrentes, Hydralin Flora n’est rien de moins qu’un probiotique destiné à la zone intime. Il se compose d’une souche de lactobacilles naturellement présente dans le milieu vaginal et présentant une très bonne capacité d’adhésion aux parois de la muqueuse. En résulte une production d’acide lactique formant un biofilm protecteur qui empêche la fixation des germes pathogènes. Présenté sous forme de gélules qui ne coulent pas, Hydralin Flora s’utilise en complément de MycoHydralin. Ce dernier lancement porte à sept le nombre de références d’une gamme composée de soins cosmétiques et de dispositifs traitants, tous consacrés à l’équilibre de la zone intime et au bien-être de la femme. Il y a près de cent ans, la marque Hydralin abordait sans détours le sujet de l’intimité féminine. Elle n’est pas prête de se taire.
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