Des études récentes et des retours d’expérience clinique ont conduit les dermatologues à réactualiser leurs conseils de prescription. Les dernières recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) et de la Société française de dermatologie (SFD) préconisent un traitement de l’acné adapté au cas par cas et soulignent notamment trois points importants :
La prise en charge doit tenir compte du degré de sévérité de l’acné
Lorsque le patient est vu la première fois, il faut déterminer à quel stade il se situe (grades 1 à 5 du GEA – Global Acne Evaluation) de façon à adapter le traitement en fonction de l’intensité de l’acné ainsi que de la personnalité du patient.
Dans un premier temps, les traitements locaux (crèmes, gels) à base de peroxyde de benzoyle et les rétinoïdes sont conseillés pour une acné légère à moyenne. L’irritation locale provoquée par ces traitements locaux peut être prévenue ou limitée par un espacement des applications un jour sur deux ou trois en début de traitement et par l’utilisation quotidienne d’une crème hydratante.
Une antibiothérapie (doxycycline ou lymécycline par voie orale) peut toutefois être prescrite en complément et selon les cas pour une acné moyenne.
L’isotrétinoïne doit être réservée aux acnés sévères et très sévères avec un risque cicatriciel. Elle ne doit pas être utilisée chez les femmes enceintes (risque tératogène). Une contraception efficace doit être prescrite et un test de grossesse doit être effectué systématiquement avant une prescription d’isotrétinoïne chez toute femme en âge de procréer. Le test doit être renouvelé chaque mois pendant la durée du traitement et cinq semaines après.
Favoriser l’observance du traitement
En pratique, explique le Pr M.-S. Doutre, « l’objectif est de favoriser le plus possible l’observance du traitement. Autrement dit, bien expliquer au patient le mécanisme de l’acné avant même toute prescription, la nécessité du traitement qui sera long et l’importance de sa régularité. C’est pourquoi le traitement doit être le plus simple possible afin qu’il soit appliqué au mieux, en précisant au patient d’éviter la manipulation des lésions sous peine d’augmenter le risque de survenue de cicatrices ».
En ce qui concerne les soins dermocosmétiques, l’application quotidienne d’une crème hydratante, si nécessaire, permet d’améliorer la tolérance des traitements antiacnéiques. Les produits de maquillage ou de camouflage ne sont pas interdits, à condition d’utiliser des produits adaptés aux peaux acnéiques et en couche légère. Sans oublier une photoprotection, recommandée en été et en cas d’exposition solaire en raison du caractère phototoxique de certains traitements antiacnéiques et du risque de pigmentation des cicatrices chez les sujets à peau mate ou pigmentée.
Les peelings superficiels (aux acides de fruits) sont intéressants lors d’une acné débutante ou en fin d’évolution lorsque persistent encore quelques microkystes, ainsi qu’en cas d’acné tardive de la femme de 40 ans. Leur action de « dékystage » facilite la microchirugie des lésions d’acné.
Importance du suivi du patient
Le traitement médicamenteux peut être local et/ou général et dépend de la forme clinique de l’acné et de sa sévérité.
Le traitement d’attaque de première intention doit être poursuivi trois mois avant de pouvoir juger de son efficacité et d’en modifier les modalités. Les objectifs sont la réduction ou la disparition de lésions et éviter la survenue de cicatrices. En cas d’échec, un traitement d’attaque de deuxième intention sera initié.
Un traitement d’entretien local sera institué après obtention d’une rémission par le traitement d’attaque et devra être prolongé aussi longtemps que nécessaire pour éviter les rechutes.
Un traitement d’attaque sera repris en cas de rechute malgré un traitement d’entretien bien conduit et en fonction de la sévérité de la récidive (accord d’experts).
D’où la nécessité d’une bonne communication avec le patient ainsi que d’un suivi personnalisé afin de veiller à ce que le traitement de l’acné ne soit pas abandonné en cours de route.
Dr Martine André
D’après un entretien avec le Pr Marie-Sylvie Doutre, service de dermatologie, hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux
Sources
www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2564525/fr/acne-quand-et-comment-la-traiter
- La pilule contraceptive : en l’absence de besoin contraceptif, il n’est pas recommandé de prescrire un œstroprogestatif dans l’objectif de traiter l’acné. En outre, l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a statué sur la disparition de Diane-35 et de ses génériques en raison d’une réévaluation défavorable du rapport bénéfice/risque de ce produit (notamment, risque accru thromboembolique veineux et artériel) ;
- Limiter le recours aux antibiotiques dans les situations où ils sont nécessaires, en raison de l’augmentation des souches bactériennes résistantes aux antibiotiques ;
- L’isotrétinoïne est soupçonnée de la survenue de troubles psychiatriques, d’où l’intérêt, pour le Pr Marie-Sylvie Doutre, service de dermatologie, CHU de Bordeaux, « de bien interroger les patients, de recourir au questionnaire ADRS (Adolescent Depression Rating Scale) qui oriente sur la notion d’une vulnérabilité particulière et d’être vigilant en cas de modifications du caractère des adolescents ».
La prise en charge doit tenir compte du degré de sévérité de l’acné
Lorsque le patient est vu la première fois, il faut déterminer à quel stade il se situe (grades 1 à 5 du GEA – Global Acne Evaluation) de façon à adapter le traitement en fonction de l’intensité de l’acné ainsi que de la personnalité du patient.
Dans un premier temps, les traitements locaux (crèmes, gels) à base de peroxyde de benzoyle et les rétinoïdes sont conseillés pour une acné légère à moyenne. L’irritation locale provoquée par ces traitements locaux peut être prévenue ou limitée par un espacement des applications un jour sur deux ou trois en début de traitement et par l’utilisation quotidienne d’une crème hydratante.
Une antibiothérapie (doxycycline ou lymécycline par voie orale) peut toutefois être prescrite en complément et selon les cas pour une acné moyenne.
L’isotrétinoïne doit être réservée aux acnés sévères et très sévères avec un risque cicatriciel. Elle ne doit pas être utilisée chez les femmes enceintes (risque tératogène). Une contraception efficace doit être prescrite et un test de grossesse doit être effectué systématiquement avant une prescription d’isotrétinoïne chez toute femme en âge de procréer. Le test doit être renouvelé chaque mois pendant la durée du traitement et cinq semaines après.
Favoriser l’observance du traitement
En pratique, explique le Pr M.-S. Doutre, « l’objectif est de favoriser le plus possible l’observance du traitement. Autrement dit, bien expliquer au patient le mécanisme de l’acné avant même toute prescription, la nécessité du traitement qui sera long et l’importance de sa régularité. C’est pourquoi le traitement doit être le plus simple possible afin qu’il soit appliqué au mieux, en précisant au patient d’éviter la manipulation des lésions sous peine d’augmenter le risque de survenue de cicatrices ».
En ce qui concerne les soins dermocosmétiques, l’application quotidienne d’une crème hydratante, si nécessaire, permet d’améliorer la tolérance des traitements antiacnéiques. Les produits de maquillage ou de camouflage ne sont pas interdits, à condition d’utiliser des produits adaptés aux peaux acnéiques et en couche légère. Sans oublier une photoprotection, recommandée en été et en cas d’exposition solaire en raison du caractère phototoxique de certains traitements antiacnéiques et du risque de pigmentation des cicatrices chez les sujets à peau mate ou pigmentée.
Les peelings superficiels (aux acides de fruits) sont intéressants lors d’une acné débutante ou en fin d’évolution lorsque persistent encore quelques microkystes, ainsi qu’en cas d’acné tardive de la femme de 40 ans. Leur action de « dékystage » facilite la microchirugie des lésions d’acné.
Importance du suivi du patient
Le traitement médicamenteux peut être local et/ou général et dépend de la forme clinique de l’acné et de sa sévérité.
Le traitement d’attaque de première intention doit être poursuivi trois mois avant de pouvoir juger de son efficacité et d’en modifier les modalités. Les objectifs sont la réduction ou la disparition de lésions et éviter la survenue de cicatrices. En cas d’échec, un traitement d’attaque de deuxième intention sera initié.
Un traitement d’entretien local sera institué après obtention d’une rémission par le traitement d’attaque et devra être prolongé aussi longtemps que nécessaire pour éviter les rechutes.
Un traitement d’attaque sera repris en cas de rechute malgré un traitement d’entretien bien conduit et en fonction de la sévérité de la récidive (accord d’experts).
D’où la nécessité d’une bonne communication avec le patient ainsi que d’un suivi personnalisé afin de veiller à ce que le traitement de l’acné ne soit pas abandonné en cours de route.
Dr Martine André
D’après un entretien avec le Pr Marie-Sylvie Doutre, service de dermatologie, hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux
Sources
www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2564525/fr/acne-quand-et-comment-la-traiter
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