Selon les données communiquées dans le bulletin des réseaux de surveillance diffusé par l’Agence santé publique France, les infections sexuellement transmissibles poursuivent, et accélèrent même, leur augmentation amorcée en France au début des années 2000.
Ainsi, entre 2013 et 2015, le nombre de syphilis récentes relevées par le réseau de cliniciens RésIST a augmenté de 56 %. Si les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes représentent 80 % des patients diagnostiqués, les autres catégories de population ne sont pas épargnées par cette hausse. Une augmentation du nombre de cas est également flagrante chez les hétérosexuels depuis 2012, et notamment dans les régions hors Île-de-France.
Les hommes de 20 à 49 ans présentent la classe d’âge la plus touchée, quelle que soit l’orientation sexuelle, tandis que la majorité des femmes ont moins de 29 ans. On dénombre, en 2015, près de 1 445 cas de syphilis récente chez les HSH, pour 167 chez les hommes hétérosexuels et 77 chez les femmes hétérosexuelles. Pour l’ensemble de ses catégories, le nombre de syphilis diagnostiquées était pratiquement nul en 2000. Les patients séropositifs pour le VIH qui représentaient 28,6 % des cas en 2014, ne représentent plus que 20,5 % en 2015.
Des gonocoques moins résistants
En ce qui concerne les gonococcies, le nombre de HSH diagnostiqués a doublé par rapport à 2013, passant de 738 à 1 286. Là encore, les membres du réseau RésIST notent une tendance à l’augmentation chez les hétérosexuels dans les régions hors Île-de-France, bien que 67,2 % des cas soient encore chez les HSH. Une note positive cependant : la proportion de souches résistantes au céfixime a légèrement diminué entre 2013 (1,4 %) et 2015 (0,3 %), et aucune résistance à la ceftriaxone n’a été retrouvée depuis 2011.
Moins explosive que celles des syphilis et des gonococcies, la hausse des infections urogénitales à Chlamydia n’en est pas moins réelle, avec une augmentation de 10 % des cas entre 2013 et 2015. La forte proportion de femmes parmi les cas déclarés (65 % en 2015) laisse supposer que l’infection se transmettrait d’avantage dans le cadre de rapports hétérosexuels.
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