Probablement originaire du Vanuatu, un archipel du Pacifique Sud, le kava est un arbuste aux larges feuilles cordiformes qui s’ancre profondément dans le sol par un important rhizome charnu et des racines adventices.
Le naturaliste Parkinson, emmené par le capitaine Cook lors de son premier voyage dans ces régions océaniennes (1868-1871) fut surpris de découvrir les marins littéralement enivrés après avoir consommé de grandes quantités de kava. Les habitants de ces îles récoltent les racines, les lavent et les débarrassent des tiges, puis les pèlent soigneusement pour enlever l’écorce brunâtre jusqu’à obtention d’une blancheur parfaite. Ils les coupent en morceaux puis les mastiquent jusqu’à constituer une sorte de bouillie qu’ils recrachent sur une feuille. Cette bouillie est ensuite malaxée avec de l’eau puis percolée, filtrée et versée dans des coupes. La boisson obtenue est ainsi rituellement consommée en groupe durant les après-midi. À dose modérée, les effets sont relaxants produisant une sensation de bien-être et une légère anesthésie buccale. C’est un facteur de convivialité et d’intégration.
Le kava est bu en Nouvelle-Calédonie dans des bars à kava où le rhizome est simplement écrasé dans de l’eau et servi sans être préalablement mastiqué. On le consomme également dans d’autres îles de Polynésie, aux Samoa, à Fidji et à Hawaï.
Riche en kavalactones.
Le rhizome contient des kavalactones (kavaïne, méthisticine) et le buveur moyen en prend 2 g mais exceptionnellement certains peuvent en ingérer 20 g. Les médicaments ou compléments alimentaires sont dosés de 0,1 à 0,5 g de kavalactone.
Le kava et les kavalactones sont anxiolytiques impliquant le récepteur gabaergique, inducteurs du sommeil chez la souris et montrent des effets tranquillisants chez l’homme. Ils possèdent aussi des effets relaxant musculaire, antispasmodique de type musculotrope, analgésique en réduisant la transmission neuronale de la douleur et anesthésique local.
Le développement de médicaments eut beaucoup de succès jusqu’à la survenue de quelques cas d’hépatites fulminantes en Allemagne et en Suisse en 2003. L’interdiction par les autorités européennes fut catastrophique pour les producteurs du Vanuatu.
La préparation traditionnelle de kava ne peut être mise en cause dans la survenue de ces hépatites et la présence de piperméthistine hépatotoxique dans les pelures et les tiges proviendrait d’une mauvaise préparation. Une enquête rétrospective menée en Nouvelle-Calédonie et à Futuna a montré que seuls trois cas d’hépatites non fulminantes ont été observés alors que des milliers de personnes en consomment régulièrement.
Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Éditions Ouest France, 239 p.www.ethnopharmacologia.org
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