LA CROISSANCE du chiffre d’affaires de la cigarette électronique a de quoi faire des envieux, en particulier les cigarettiers qui enregistrent concomitamment une forte baisse de leurs ventes, aussi bien en volume qu’en valeur. Les revenus mondiaux de l’e-cig sont estimés à 3 milliards de dollars pour l’année 2013. En France, ils sont passés de 114 millions d’euros en 2012 à 275 millions l’an dernier, selon une étude Xerfi parue en avril. Alors que la première boutique a ouvert en 2010, elles sont près de 2 500 désormais, réparties entre une vingtaine d’enseignes franchisées et des commerces indépendants, comptant 2 millions de consommateurs.
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) note une diminution des quantités de tabac vendues par les buralistes de 6,2 % en 2013 et une baisse des quantités fumées en moyenne par fumeur. Une conséquence au bénéfice de l’e-cig et des hausses de prix successives imposées par le gouvernement. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui reste prudente face à cette nouvelle pratique et continue à « vivement » la déconseiller en l’absence d’une véritable démonstration de son innocuité et de son efficacité, prône une augmentation des taxes de 50 %. Cela permettrait de réduire le nombre de fumeurs de 49 millions au cours des trois prochaines années et de sauver 11 millions de vies. Selon ses calculs, une telle taxation permettrait aux pays de toucher 101 milliards de dollars de recettes supplémentaires. L’OMS cite d’ailleurs la France en exemple, qui, entre le début des années 1990 et 2005, a triplé le prix des cigarettes. Cela a généré une baisse des ventes de plus de 50 %, puis, quelques années plus tard, une diminution du nombre de décès par cancer du poumon chez les hommes jeunes.
Parallèlement, une cinquantaine d’experts en santé a adressé, la semaine dernière – à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac – un courrier à l’OMS, l’appelant à favoriser la cigarette électronique plutôt que la réprimer, arguant des « faibles risques » qu’elle présente en comparaison avec la fumée du tabac et de son potentiel à être une « alternative viable au tabagisme ». Une opinion qui n’est pas unanimement partagée, puisque le Haut conseil à la santé publique (HCSP) a rendu lundi un avis mitigé sur le sujet. S’il reconnaît à l’e-cig une toxicité a priori faible, du moins à court terme, et un possible moyen de réduire les risques du tabagisme, le HCSP souligne néanmoins un rapport bénéfices/risques qui varie d’un profil de personne à l’autre. De plus, il craint de voir une « renormalisation du tabac » et que l’e-cig soit une nouvelle porte d’entrée dans le tabagisme, en particulier chez les jeunes.
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