LA COQUELUCHE, maladie respiratoire bactérienne hautement contagieuse, n’est, contrairement aux idées reçues, pas une maladie uniquement infantile. Adolescents, jeunes et moins jeunes adultes sont également concernés. Dans les pays où la primovaccination est généralisée, telle la France, la transmission actuelle de la maladie n’est pas d’enfant à enfant, mais entre adultes-adolescents et vers les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés, comme l’a souligné une étude réalisée par l’Infant Pertussis Study Group.
En France, on estime que 400 000 adultes, toutes tranches d’âges confondues, sont touchés par la maladie, soit une incidence de 884 pour 100 000 (registre Renacoq). Les conséquences sont particulièrement dangereuses chez les personnes âgées et ou celles qui présentent une pathologie respiratoire. Chez les nourrissons non vaccinés (moins de 2 mois), contaminés par un adulte de l’entourage, l’incidence est évaluée à 270/100 000, un taux particulièrement élevé et en augmentation. C’est à cet âge que la maladie est la plus grave, nécessitant une hospitalisation. « C’est la cause principale de mortalité par infections bactériennes des nourrissons de moins de 2 mois », précise Nicole Guiso, responsable du Centre de référence de l’Institut Pasteur.
Sous-diagnostic.
Plusieurs éléments expliquent cette situation. En premier lieu, l’immunité conférée par la vaccination ou la maladie ne dure que dix ans en moyenne et il est possible de contracter la maladie plusieurs fois dans sa vie. La fréquence de la maladie est sous-estimée et, chez l’adulte, la coqueluche est souvent sous-diagnostiquée du fait de formes cliniques frustes ou atypiques. De plus, les dernières recommandations en matière vaccinale sont mal suivies, en matière de rappel, tant chez les enfants que chez les adultes.
En France, le vaccin contre la coqueluche est recommandé depuis 1959 et le schéma vaccinal prévoit trois doses administrées à 2, 3 et 4 mois et un rappel entre 16 et 18 mois. Le rappel à l’âge de 11 à 13 ans a été introduit en France en 1998, ce qui fut, souligne Nicole Guiso, « un grand succès français ». Mais la recommandation n’a pas été bien suivie et la couverture vaccinale pour ce rappel n’est que de 75 % alors que, pour une réelle efficacité, elle devrait atteindre 95 %. Si ce rappel a été « oublié », une injection peut être proposée entre 16 et 18 ans.
La vaccination pour les adultes a été introduite en France en 2004 et les recommandations pour ce vaccin concernent les couples avec un projet parental, leur entourage proche pendant la grossesse, la mère après l’accouchement et les professionnels de santé en contact avec des nourrissons de moins de 6 mois (stratégie dite du cocooning).
De nouvelles recommandations ont été ajoutées en 2008 par le Haut Comité de la santé publique, qui préconise de vacciner tous les adultes non vaccinés contre la coqueluche au cours des dix dernières années (« un rattrapage coquelucheux »). Est également préconisé le développement d’une politique de communication et de diffusion auprès du personnel médical en charge de la vaccination et vers le grand public.
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