1 - Répondre à la demande
Lorsqu’une personne vient demander au pharmacien une contraception d’urgence, il est préférable d’aller tout de suite chercher le médicament, ce qui aura pour effet de rassurer la patiente. On délivrera la contraception d’urgence même si c’est le compagnon ou un ami de la patiente qui vient la chercher : rien n’interdit la délivrance à un tiers. Sans ordonnance, la contraception d’urgence fera l’objet d’un règlement (6,34 euros pour NorLevo et 18,60 euros pour Ellaone). Sur présentation d’une ordonnance, elle sera remboursée à 65 %. Si la personne est mineure, la délivrance est gratuite et fera l’objet d’une facture SESAM sans carte vitale, en indiquant le NIR anonyme 2 55 55 55 CCC 041 XX et une date de naissance fictive. Le pharmacien ne doit en aucun cas demander un justificatif d’âge (pièce d’identité) : une simple déclaration orale de la minorité suffit. Chez la mineure, la délivrance est toujours précédée d’un entretien et le pharmacien doit systématiquement remettre à la jeune fille une documentation sur la contraception (disponible auprès du Cespharm).
2 - Vérifier auprès de la patiente
Vérifier que le délai de prise est respecté : jusqu’à 3 jours après le rapport non protégé pour le lévonorgestrel (NorLevo) et jusqu’à 5 jours pour l’ulipristal acétate (Ellaone). La contraception d’urgence sera d'autant plus efficace qu'elle est prise tôt après le rapport non protégé. Si le rapport date de plus de 5 jours, on ne délivre pas de contraceptif d’urgence : on conseillera de surveiller la survenue des prochaines règles et, en cas de doute, de faire un test de grossesse.
Vérifier l’absence d’hypersensibilité au principe actif, les précautions d’emploi, les interactions médicamenteuses, notamment avec les inducteurs enzymatiques (millepertuis, certains anti-épileptiques, antibiotiques antituberculeux, antirétroviraux, etc.). Dans ces cas, indiquez qu’il existe une alternative avec la pose d’un dispositif intra-utérin au cuivre, disponible sur prescription médicale, et orienter la patiente vers un médecin, une sage-femme ou un centre de planification familiale. Le dispositif intra-utérin au cuivre est en effet un autre moyen de contraception d'urgence.
3 - Expliquer les modalités de prise
Le pharmacien devra informer sur les modalités de prise : 1 comprimé à prendre le plus tôt possible, et au plus tard dans les 72 heures suivant le rapport non protégé pour le lévonorgestrel ou dans les 120 heures pour l’ulipristal acétate.
En cas de vomissement dans les 3 heures qui suivent la prise ou de fortes diarrhées, reprendre immédiatement un nouveau comprimé.
Le pharmacien informera, tout en rassurant, sur les effets indésirables qui peuvent survenir, comme des maux de ventre, des petits saignements, etc. Ils sont rares et temporaires.
Préconiser un test de grossesse trois semaines après la prise de contraception d’urgence pour s’assurer de son efficacité (attention au piège des fausses règles).
Indiquer qu’il faut protéger les rapports à venir par une contraception locale (préservatif ou diaphragme). Si la patiente prend une contraception régulière, elle devra se protéger pendant les 14 jours suivants ou jusqu’à l’apparition des prochaines règles. Sans contraception régulière, elle devra avoir des rapports protégés jusqu’aux prochaines règles.
4 - Fournir un support d’information
Le pharmacien délivre un maximum d’information sur la contraception d’urgence et il est préconisé de remettre à la patiente des documents d’information. Des documents sont disponibles auprès du Cespharm. Ils rassemblent les principaux messages à délivrer, les conditions et modalités d’utilisation, la prévention des infections sexuellement transmissibles, l’importance d’une contraception régulière et d’un suivi médical, etc. En cas de besoin, on peut également orienter la patiente vers un autre professionnel de santé (médecin généraliste, centre de planification familiale, fil santé jeunes, etc.).
5 - Rester ouvert aux questions
Il importe de se montrer disponible et ouvert à toutes questions, qui pourront être posées de préférence dans un espace de confidentialité.
Par exemple, « puis je prendre la contraception d'urgence si j’allaite ? » : avec l'ulipristal acétate, l’allaitement est contre-indiqué durant les 7 jours suivant sa prise. Avec le lévonorgestrel, pendre le comprimé immédiatement après avoir allaité et éviter de donner le sein jusqu’à 8 heures après la prise du comprimé.
« La contraception d'urgence va-t-elle modifier la date de mes prochaines règles ? » : leur date peut être légèrement modifiée.
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Françoise Amouroux
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