UNE DOUCHE par semaine. Tel est le credo des « unwashed » (pas lavé), ces Américains d’un nouveau genre qui ont décidé de prendre quelque distance avec leur salle de bains. Leur argumentaire mêle considérations sociologiques et préoccupations écologiques. Pour Katherine Ashenburg, adepte de la toilette hebdomadaire et auteure d’un ouvrage sur le mouvement, il faut comprendre que nous n’avons plus aujourd’hui les mêmes besoins d’hygiène que nos aïeux. « Depuis l’avènement des voitures et des machines économisant le travail, nous n’avons rien fait pour diminuer la fréquence de nos gestes d’hygiène autrefois justifiée par l’effort physique », explique-t-elle. L’argument du développement durable vient aussi au secours des unwashed, car si la rareté des douches favorise la prolifération des odeurs corporelles, elle induit au contraire une économie d’eau, de savons et de shampoing. Autant de gagné pour la toilette ! Quant à l’environnement direct de ces économes de l’hygiène, pas sûr qu’il soit sensible à l’argument. Pourtant, en mettant à la poubelle les eaux de toilettes et autres déodorants, les unwashed assurent qu’ils n’ont pas affecté la qualité de leur vie sociale : « Je suis toujours invitée à des dîners, affirme Jenefer Palmer, qui soutient qu’une « débarbouillette » savonneuse sous les bras, entre les jambes et sous ses pieds est tout ce qu’elle doit à la propreté. Quant à l’odeur des aisselles, elle est effacée avec un citron coupé en tranches. »
Enfin, le dernier plaidoyer des ennemis de la salle de bains, revient à un médecin : « tout comme l’intestin contient de bonnes bactéries qui lui permettent de fonctionner plus efficacement, notre peau est protégée par une flore bénéfique qu’il ne faut pas jeter à l’évier. Certaines bactéries contribuent à l’éducation de nos cellules cutanées alors aptes à développer leurs propres antibiotiques dirigés contre les mauvaises bactéries », estime ainsi le dermatologue Richard Gallo, de l’Université de Californie à San Diego. Si la science s’en mêle, le rayon « hygiène » de nos officines pourrait bien faire l’objet d’un brutal et prochain toilettage…
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