La froideur et les gestes mécaniques des terroristes, décrits par de nombreux témoins des fusillades survenues dans les rues de Paris et au Bataclan, sont glaçants. Pour de nombreux experts, le comportement des auteurs de ces actes de barbarie laisse à penser qu’ils étaient sous l’emprise de drogue. On le sait, les soldats de l’État islamique carburent au Captagon (une amphétamine) pour inhiber la peur et la douleur. Un policier syrien n’en revient pas. À la suite d’interpellations, « on les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur, indique-t-il. La plupart d’entre eux rigolaient alors qu’on les bourrait de coups ». Rigolard, c’est également la description faite du tueur de la station balnéaire de Port El-Kantaoui, en Tunisie, alors qu’il faisait feu sur la plage, abattant 39 touristes et en blessant 39 autres. Son autopsie révélera la présence dans son organisme de fénéthylline, le principe actif du Captagon.
De là à penser que les hommes qui ont semé la terreur vendredi dernier à Paris ont également eu recours à cette amphétamine, il n’y a qu’un pas. Mais pour l’heure, impossible de l’affirmer. Des seringues, qui auraient pu servir à l’injection de la drogue, ont bien été retrouvées dans une de leurs planques. Mais celles-ci ont tout aussi bien pu servir à la confection des gilets explosifs utilisés par les kamikazes. À savoir, le Captagon existe aussi sous forme de comprimés et peut être ingéré simplement par voie orale.
« Des morts-vivants »
Le témoignage d’un homme affirmant avoir croisé le commando quelques heures avant l’attaque donne du crédit à la piste de la prise de substance. Installé à la terrasse d’un restaurant proche du Bataclan, il remarque une Polo noire immatriculée en Belgique dont le conducteur semble avoir des difficultés à manœuvrer. À son bord, il distingue quatre individus. « Je suis allé les voir pour leur dire qu’ils étaient mal garés, explique-t-il au « Figaro.fr ». Ils n’ont pas ouvert la fenêtre et m’ont regardé méchamment. On aurait cru des morts-vivants, comme s’ils étaient drogués. »
Quoi qu’il en soit, seuls les résultats des analyses toxicologiques menées sur les cadavres des terroristes révéleront la présence ou non de produits stupéfiants, même si les corps sont très mutilés par les explosions qu’ils se sont infligées. Selon un médecin légiste interrogé par « L’Express », « tous les prélèvements organiques, comme le muscle, gardent la trace d’un toxique : que ce soit amphétamines, cocaïne ou cannabis. On peut même déterminer l’heure de la prise ».
Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas le Captagon, ou quelconque autre substance, qui pousse à commettre des actes de barbarie, mais bien les idéologies mortifères.
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