LES MANCHOTS pourraient bien venir au secours des malades atteints de mucoviscidose. Ces oiseaux marins incapables de voler pourraient-ils sauver les quelque 70 000 personnes souffrant de cette maladie dans le monde ? Peut-être bien. En effet, plongés dans l’hiver austral, des chercheurs ont fait une drôle d’observation. Chez les manchots, c’est le père qui assure la dernière semaine d’incubation des œufs. Pendant ce temps, la femelle part faire les provisions avant l’arrivée de sa progéniture. Oui, mais, désormais, il faut pousser plus loin pour trouver la première échoppe. Sous l’effet du réchauffement climatique et du déplacement du front polaire plus au Sud, maman manchot doit nager 500 ou 600 kilomètres pour trouver du poisson, au lieu des 300 à 400 kilomètres auparavant. Un temps de trajet rallongé qui conduit les papas manchots à se comporter comme des papas poules. « La femelle revient une semaine trop tard, après l’éclosion, explique Yvon Le Maho, chercheur à l’institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg. On a mis en évidence que le mâle était capable de nourrir le petit à l’éclosion. » Un petit pas pour le manchot, mais un bond pour l’humanité. Car cette découverte, qui paraît somme toute fortuite, attire l’œil des chercheurs qui en déduisent que l’animal est capable de conserver de la nourriture intacte pendant plusieurs semaines dans son estomac, à 37 °C. Et, pour Yvon Le Maho, bon sang mais c’est bien sûr !, cette conservation est liée à la présence dans l’estomac des manchots d’une molécule particulière. Avec l’aide de biologistes, le chercheur isole une protéine, la sphénicine aux propriétés très intéressantes. Antibactérienne et antifongique, elle reste active en milieu salin, contrairement à de nombreux autres antibiotiques. Ce qui lui offre une perspective thérapeutique de choix dans le traitement de la mucoviscidose, caractérisée justement par la sécrétion par les poumons d’un mucus très salé favorable au développement de champignons et de bactéries. Cette molécule pourrait également être utilisée dans les produits nettoyant pour lentilles de contact, afin de limiter les infections oculaires. Elle pourrait aussi servir à contrer le développement de biofilms sur les prothèses et autres cathéters placés dans le corps humain. La protéine du manchot pourrait ainsi devenir l’ennemie des pires bactéries. Un combat de « staphylocoque », si l’on peut dire.
Les promesses de la protéine du manchot
La fin des heures dorées du staphylocoque
Publié le 29/11/2012
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Quand le manchot donne un coup de main à la médecine
Crédit photo : AFP
C. M.
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2964
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