OUTRE LA NORMALISATION des paramètres métaboliques, l’administration de metformine permettrait de ralentir la progression tumorale du cancer de la prostate. Ce sont les résultats préliminaires d’une étude de phase II présentée au congrès de l’American Association for Cancer Research (AACR). Le Dr Anthony Joshua et son équipe du Princess Margaret Hospital, à Toronto ont évalué 22 sujets en attente de prostatectomie pour cancer avancé et traités jusqu’à la veille de l’intervention par metformine à raison de 500 mg trois fois par jour, en moyenne, sur une période de 41 jours.
Sans surprise, les chercheurs ont constaté une amélioration de la glycémie, de l’IGF1, de l’indice de masse corporelle et du rapport taille/hanche. Plus étonnant, ils ont constaté une réduction du volume tumoral et ce en agissant probablement au niveau de la voie principale impliquée dans la croissance totale. Ces observations pourraient avoir un intérêt, en particulier chez les sujets ayant un diabète nouvellement diagnostiqué, mais aussi chez ceux déjà traités. Ce pourrait être aussi justifié chez les hommes présentant les caractéristiques tumorales de sensibilité à la metformine. L’objectif du Dr Joshua est ainsi de décrire le mécanisme précis du phénomène afin de définir les sous-populations candidates.
La galétérone dans les cancers résistant à la castration
Autre communication du congrès, le Dr Bruce Montgomery, de l’université de Washington, à Seattle, a présenté les résultats d’une étude de phase I (ARMOR 1), testant la galétérone dans les cancers de la prostate résistant à la castration. « Comme la galétérone a un mécanisme d’action triple, il y a de bonnes raisons d’espérer avoir moins de résistance », explique le Dr Montgomery. Quarante-neuf patients ont reçu une prise orale de galétérone par jour pendant douze semaines à dose fixe ou croissante (350 mg, 975 mg, 1 300 mg, 1 950 mg ou 2 600 mg). La plupart des effets secondaires étaient mineurs, à type de nausées, asthénie et diarrhée. Une complication grave à type de rhabdomyolyse est survenue chez un patient insuffisant rénal dans le contexte de la mise en route concomitante d’un traitement par simvastatine. Les premiers résultats d’efficacité sont encourageants. Une baisse d’au moins 30 % des PSA a été observée chez tous les patients et de plus de 50 % pour 11 d’entre eux. Une réduction tumorale a été constatée au scanner chez quelques-uns. Un essai de phase II est programmé pour le second semestre 2012.
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