La naloxone, antidote de l'addiction aux jeux ?

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Publié le 09/01/2018
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Crédit photo : Phanie

La naloxone, le fameux antidote aux overdoses d'opiacés, va être testée pour le traitement de l'addiction aux jeux de hasard.

Ce sont des chercheurs finlandais qui ont annoncé lundi le lancement d'une étude, dès la semaine prochaine pour une durée d'un an, pour mesurer l'efficacité du spray nasal de naloxone contre l'addiction aux jeux de hasard. En France, on parle de 200 000 joueurs pathologiques (lire notre article « abonné »).

Hannu Alho, professeur de toxicologie à l'Institut national de la santé et du bien-être d'Helsinki explique : « Jouer répond à un comportement très impulsif (...) Le besoin de jouer est immédiat, c'est pour cette raison que nous recherchons un médicament à effet rapide. » Or le spray nasal de naloxone agit en quelques minutes en bloquant l'action de la dopamine, le neurotransmetteur lié au plaisir ayant un rôle central dans les addictions.

Pour cette étude, les chercheurs comptent recruter 130 volontaires dont la moitié recevra un spray de naloxone à utiliser pendant trois mois, tandis que l'autre moitié se verra remettre un spray placebo. Le Pr Alho précise qu'une précédente étude s'était focalisée sur un traitement similaire sous forme de gélule mais n'avait pas été concluante car cette galénique ne permettait pas d'avoir un effet avant une heure. Les résultats de la nouvelle étude sont attendus dans un an et demi.

En France, le spray nasal de naloxone, Nalscue, est disponible depuis juillet 2016, par le biais d'une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) accordée le 5 novembre 2015, dans le traitement des overdoses aux opiacés. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lui a délivré une autorisation de mise sur le marché (AMM) le 28 juillet dernier, effective depuis ce lundi après mise en conformité de la notice et de l'étiquetage du médicament. Dans l’attente de la détermination de son prix et de son taux de remboursement, le médicament est disponible selon de nouvelles dispositions dites post-ATU.

Avec l'AFP.

Source : lequotidiendupharmacien.fr