La neurotechnologie s’est développée dans deux voies distinctes, la stimulation et la perception (ou « sensing »), a indiqué le neuroscientifique John Donoghue, pionnier dans l’interface cerveau-machine et fondateur du nouveau centre Wyss pour la bio et la neuroingéniérie à Genève. La stimulation permet de restaurer une fonction sensorielle perdue, c’est le cas par exemple des implants cochléaires dans l’audition, ou des implants rétiniens dans la dégénérescence maculaire. Quant à la stimulation cérébrale profonde, elle permet une neuromodulation, par exemple dans la maladie de Parkinson ou dans la dystonie.
Pour le « sensing », il s’agit de lire et traduire les ordres du cerveau pour commander des machines « à la vitesse de la pensée » : le « Brain Computer Interface » ou interface cerveau-machine (ICM). Il y a un peu plus de 10 ans, la première expérience avait lieu de commande d’un ordinateur par la pensée et depuis plus d’une douzaine de personnes ont utilisé un ICM similaire. Comme John Donoghue l’explique, « des essais cliniques chez l’homme ont montré que des patients paralysés peuvent contrôler des ordinateurs pour communiquer et bouger des bras robotisés (...), même des années après un AVC, une lésion de la colonne vertébrale ou les débuts d’une sclérose latérale amyotrophique ». Actuellement, la recherche dans l’ICM consacre des efforts importants pour miniaturiser les dispositifs implantables.
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