LA QUALITÉ DE VIE des patients atteints de psoriasis pourrait être nettement améliorée grâce à la photothérapie réalisée à domicile. Ce traitement, réservé aux fortes poussées, est actuellement dispensé à l’hôpital, contraignant le patient à se déplacer de 2 à 3 fois par semaine. Il constitue une perte de temps pour le malade et occupe considérablement les équipes soignantes. Jusqu’à présent, la photothérapie réalisée à la maison avait été souvent écartée, en raison des risques de mauvaise compliance et de l’augmentation des effets secondaires liés au surdosage (brûlures, vieillissement accéléré de la peau, carcinogenèse…).
Pour la première fois, une équipe néerlandaise s’est intéressée aux bénéfices que pourrait apporter la photothérapie à domicile. Mais ici, l’encadrement était assuré par une infirmière, contrôlant le respect du temps de traitement et le bon usage de l’appareil. Leur étude a été réalisée entre 2002 et 2005, dans 14 centres hospitaliers.
Cent quatre-vingt-seize patients ont été randomisés dans deux groupes recevant la photothérapie pour l’un à l’hôpital, pour l’autre à domicile. Les groupes étaient comparables en ce qui concerne la sévérité du psoriasis et du traitement associé, systémique ou topique.
La satisfaction et le retentissement.
L’efficacité thérapeutique a été mesurée par la proportion de patients ayant eu une amélioration d’au moins 50 % du score PASI (Psoriasis Area Severity Index). Ce score permet d’évaluer quantitativement la sévérité du psoriasis à partir de l’étendue de la dermatose, de la surface atteinte et de l’aspect de la lésion élémentaire : desquamation, érythème. La satisfaction et le retentissement du traitement sur la vie du patient ont été évalués par un questionnaire. Les effets secondaires et les doses cumulées de photothérapie ont été relevés quotidiennement.
Si l’efficacité et la tolérance ont été en tout point comparables dans les deux groupes, il ressort que la photothérapie à domicile est largement mieux vécue. Le traitement a été qualifié d’excellent par 42 % des participants traités à domicile, contre 23 % de ceux suivis à l’hôpital. Les patients traités chez eux ont été très satisfaits des soins infirmiers. La majorité d’entre eux (92 %) ont souhaité que leur prochain traitement se déroule également à domicile. Indépendamment des résultats, la plupart des patients des deux groupes estiment préférable de bénéficier du traitement chez eux. Un gain de confort est appréciable dans la prise en charge de cette pathologie dont le retentissement psycho?logique est important.
Reste que, sur le plan économique, l’intérêt d’un tel traitement nécessiterait une évaluation plus précise.
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