LE TAUX D’ÉCHEC de la coloscopie reste élevé (5 %, soit environ 60 000 échecs par an en France) et les conséquences médicales et financières sont importantes : diminution des polypes (adénomes) détectés, augmentation des risques de complications, surcoût des explorations. D’après une enquête de la Société française d’endoscopie digestive (SFED), près de la moitié de ces échecs est due à une mauvaise préparation. L’enquête PACOME a été menée pour identifier les facteurs associés à une préparation mal conduite. Au total 203 patients ont été inclus dans l’étude dont 102 en échec de coloscopie. D’après les résultats, une constipation préalable et la prise incomplète de la totalité de la préparation colique ont été les deux principaux facteurs associés à l’échec de la coloscopie. D’autre part, il a été démontré qu’une prise fractionnée du produit en deux périodes séparées de quelques heures (plutôt que sur une seule période de temps rapproché) avait tendance à améliorer la qualité de la préparation. L’enquête a aussi révélé que les vomissements augmentaient les risques d’échecs, essentiellement en réduisant la quantité de produits ou de liquides absorbés. Il est donc indispensable d’apporter des solutions, avec des produits ayant une meilleure acceptabilité et une bonne tolérance.
« Pour être efficace, la préparation colique doit permettre une excellente visualisation de la muqueuse et une détection optimale des lésions colorectales cancéreuses ou précancéreuses, rappelle le Pr Guillaume Cadiot (hôpital Robert Debré, Reims). Elle doit aussi être facile à prendre et compatible avec les activités quotidiennes des patients pour qu’ils acceptent de la prendre entièrement. Enfin, elle doit avoir le moins d’effets secondaires possibles. »
Une prise simplifiée.
Déjà commercialisé aux États-Unis depuis 2006, Colokit, à base de phosphates de sodium, est le premier produit de préparation colique en comprimé disponible en France. Il apporte une réponse aux échecs liés à une mauvaise observance en répondant aux trois critères requis pour une coloscopie réussie : l’efficacité, l’acceptabilité et une bonne tolérance. Des études randomisées et des métas analyses réalisées par rapport à une solution de PEG (polyéthylène glycol) ont montré que Colokit est plus efficace qu’une préparation comportant deux litres de PEG et quatre comprimés de bisacodyl, et aussi efficace que quatre litres de PEG. « Les études montrent aussi que l’absence de cellulose cristalline dans les comprimés évite les dépôts blanchâtres sur la paroi colique, et cette forme comprimé de goût neutre est plus facile à prendre et mieux acceptée, précise le Pr Thierry Ponchon (hôpital Édouard Herriot, Lyon). De plus, l’administration fractionnée et la réduction des vomissements améliorent la prise intégrale du produit avant l’examen. Les effets secondaires digestifs sont moindres qu’avec le PEG et la tolérance générale et digestive de Colokit est bonne. »
Il convient néanmoins de bien respecter les contre-indications et les limites d’âge, de prendre en compte les interactions médicamenteuses et de mettre en place une hydratation avant, pendant et après la coloscopie. D’après une étude clinique, 96 % des patients considèrent que le schéma posologique de Colokit est facile à suivre et ils jugent, par rapport au PEG, que la quantité de liquides à boire, laissés au choix du patient (eau, thé, soupe ou sodas légers, café noir, jus de fruits dilués sans pulpe), est plus facile à absorber.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques