TOUTES LES PATHOLOGIES vaginales vont s’exprimer à travers le conduit vulvovaginal, fermé à la partie supérieure par le col utérin et ouvert à sa partie inférieure sur l’extérieur au niveau du vestibule. Si le vagin est un tissu qui a une récupération assez complète en dehors d’une discrète sécheresse qui se traite simplement, les phénomènes séquellaires ont tendance à se fixer su la zone vestibulaire. Celle-ci peut présenter des complications à type de brûlures, de sécheresse, de douleurs, source de dyspareunies et de troubles sexuels majeurs, que seule une vulvoscopie va permettre de dépister. Sur le plan sexuel, la lubrification résulte d’une transsudation à travers la muqueuse vaginale à partir des plexus veineux péri vaginaux. « On comprend que toute infection vaginale puisse avoir des répercussions non seulement sur la trophicité du vagin mais aussi vestibulaire, explique le Pr Pierre Marès (Nîmes). Ainsi, tout traitement d’infection vulvovaginale doit répondre à trois critères : l’éradication du germe, la reconstitution de la flore et la récupération du confort vaginal. » La prise en charge de ces pathologies implique une explication claire des traitements, en particulier estrogéniques, en débutant, si nécessaire, le traitement avec des émollients sans composant estrogénique, et en introduisant progressivement la supplémentation hormonale. La prise en charge globale peut faire appel à l’acupuncture, la relaxation, des conseils sexologiques et des anxiolytiques. La prise de probiotiques peut intervenir sur la recolonisation de la flore et sur certains phénomènes de sécheresse. Chaque lésion périnéale constitue une réelle atteinte à l’identité de la personne dans son image en tant que femme.
Santé sexuelle et désir.
Du point de vue des aspects vulvovaginaux, la bonne santé sexuelle suppose une bonne trophicité et une bonne lubrification, et il est intéressant de noter que, contrairement aux idées reçues, l’angoisse de performance sexuelle existe chez les femmes aussi. L’équivalence de l’érection chez la femme est la lubrification, les deux étant un signe d’excitation. Or le temps d’apparition de la lubrification varie de quelques secondes chez l’adolescente à deux ou trois minutes chez la femme ménopausée. « Mais les femmes n’ont pas toujours une conscience exacte de leur niveau de lubrification et elles préfèrent plutôt se plaindre d’inconfort vulvovaginal chronique, constate le Dr Sylvain Mimoun (Paris). Quand une femme consulte pour ces troubles, l’une des principales difficultés est d’aborder la phase thérapeutique. En dehors d’une pathologie organique ou d’une carence hormonale, les sexothérapies et les divers types de psychothérapies, associées aux traitements symptomatiques sont indispensables. En effet, pour les symptômes affectant la sphère sexuelle ou psychoaffective, il est essentiel de soulager « l’insatisfaction sexuelle » dans son ensemble, en sachant que le meilleur antidouleur est le plaisir. » L’éveil sensoriel du périnée est hautement souhaitable et il est conseillé de favoriser une bonne contraction du périnée ; le vagin est plus sensible aux pressions qu’aux frottements. C’est ce qui permet d’accéder aux sensations vaginales et de majorer l’excitation sexuelle. Parallèlement à ces moyens, l’association de produits locaux est forte utile, comme les crèmes apaisantes, les bains de siège, les lubrifiants et les hydratants.
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