LE MOUSTIQUE est un animal ectotherme. Autrement dit, contrairement aux hommes et autres homéothermes qui maintiennent une température corporelle constante, sa température dépend des conditions extérieures. S’il fait trop chaud ou trop froid, l’insecte peut y laisser des ailes… D’où la question que se sont posée deux scientifiques de l’institut de recherche sur la biologie de l’insecte à l’université François-Rabelais de Tours : comment peut-il se gorger de sang chaud sans succomber au choc thermique ?
Premier élément de réponse : le moustique synthétise des « protéines de choc thermique » à chaque repas sanguin, afin de protéger son intégrité cellulaire. Mais ce n’est pas tout. À cela s’ajoute une technique pas piquée des vers. Dès que sa température augmente, il excrète par l’anus une gouttelette de fluide composée d’urine et du sang qu’il est en train d’ingérer, qu’il sacrifie pour augmenter le volume et donc l’évaporation de la gouttelette qu’il retient sur son abdomen. En contact avec l’air, la gouttelette va s’évaporer, refroidir et ainsi abaisser la température du moustique. Cette tactique du moustique - pas très ragoûtante - est appelée evaporative cooling. Une régulation corporelle qui a pu être révélée par les chercheurs en suivant en temps réel l’évolution de la température du corps des insectes à l’aide d’une caméra de thermographie infrarouge.
Les scientifiques ont précisé avoir mené leurs recherches sur des moustiques anophèles femelles porteurs du paludisme. Un choix bien sûr délibéré, car cette découverte pourrait être une piste de recherche pour contrôler la transmission de la maladie. En effet, bloquer le mécanisme de l’evaporative cooling provoquerait inévitablement des dommages touchant à la fois le moustique et les parasites qu’il est susceptible de transporter. Voilà de quoi respecter le très sérieux travail des entomologistes… pas toujours sérieux pourtant. L’un d’entre eux, facétieux Australien, vient en effet de donner le nom de la chanteuse Beyoncé à une mouche, et plus précisément à l’espèce assez rare de la mouche à cheval. Quand on demande au chercheur quelle mouche l’a piqué, celui-ci indique que l’insecte en question a été découvert l’année de la naissance de la star et que, comme elle, elle a « un postérieur proéminent et des poils dorés sur l’abdomen »… Des raisons qui font mouche !
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