Les auteurs se sont appuyés sur une cohorte danoise à partir de laquelle ont été extraites et analysées les données de plus de 134 000 patients diagnostiqués entre le 1er janvier 2003 et le 1er juin 2015. Ces patients ont été suivis, dans le cadre de cette cohorte, pendant une durée médiane de près de 4 ans. Les niveaux de couverture vaccinale étaient très hétérogènes dans le temps : 16 % en 2003, 54 % en 2009, 52 % en 2015…
Une diminution de 18 % de décès
Après ajustement sur la date d'inclusion dans la cohorte, les comorbidités, les traitements, les revenus et le niveau d'étude, la vaccination contre la grippe est associée à une réduction de la mortalité toute cause confondue et de la mortalité cardiovasculaire de 18 % au cours du suivi en comparaison à ceux qui n'ont jamais été vaccinés. Cette réduction est encore plus importante chez les patients vaccinés précocement dans l'année (en septembre ou en octobre) ou vaccinés régulièrement. Ainsi, les patients avec un diagnostic d'insuffisance cardiaque intégrés dans la cohorte et vaccinés chaque année présentent une diminution de 19 % du risque de décès toute cause confondue.
Un soutien des recommandations
Dans les recommandations de la HAS, il est suggéré de proposer la vaccination antigrippale tous les ans et la vaccination antipneumococcique tous les 5 ans, « les infections respiratoires sont des facteurs de décompensation et d’aggravation », précise le texte. La vaccination est également encouragée dans les recommandations de 2016 de la société européenne de cardiologie. Toutefois, ces recommandations étaient jusqu'à présent seulement soutenues par des avis d'experts.
« Le niveau de preuve est assez faible, car il n'y a pas de données extrêmement solides pour soutenir ces recommandations, si ce n’est la constatation que des insuffisants cardiaques peuvent mourir plus facilement d'une infection virale mal tolérée, précise le Pr Richard Isnard, du service de cardiologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). La toux, à elle seule, est un facteur bien connu de décompensation cardiaque. »
Concernant les résultats publiés dans « Circulation », le Pr Isnard reste prudent. « Ces données sont intéressantes, mais, comme dans toutes les études observationnelles, il faut se poser la question des autres facteurs de risque, argumente-t-il. On peut supposer que ceux qui ont été vaccinés soient plus observants ou voient leurs médecins plus souvent. Si on regarde leur prise médicamenteuse, on voit que les patients les mieux vaccinés, sont 10 % de plus à recevoir des IEC. »
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