DES ÉTUDES OBSERVATIONNELLES avaient mis en évidence chez les enfants une association positive entre l’allaitement exclusif prolongé avec la taille et l’IGF-1 (insuline-like growth factor-I) et une corrélation inverse avec l’adiposité. Mais les biais sont nombreux dans ce genre d’études, qu’ils soient démographiques, sociaux, économiques, etc., le comportement de l’enfant et la courbe de poids pouvant influencer les stratégies alimentaires maternelles.
Aucun effet sur l’adiposité.
Le but de l’étude PROBIT (Promotion of Breastfeeding Intervention Trial) était d’éviter cet écueil par un essai randomisé mené dans 31 centres biélorusses ; les 17 046 enfants en bonne santé, de poids normal à la naissance étaient randomisés pour bénéficier ou non d’une incitation à la poursuite d’un allaitement exclusif et prolongé (au moins 3 mois). Les caractéristiques socio-économiques étaient identiques dans les deux groupes, ainsi que la taille et le poids des parents.
L’effet est sans conteste sur l’allaitement puisqu’à trois mois l’alimentation par allaitement exclusif est 7 fois plus importante dans le groupe « actif » (43 % versus 6 %) et à 6 mois (7,9 versus 0,6 %).
Par contre, à 11,5 ans, l’allaitement n’apporte aucun bénéfice sur la masse adipeuse évaluée par l’IMC, FMI (fat mass indice), le FFMI (fat-free mass indice), le périmètre abdominal, les plis cutanés. Il ne modifie pas non plus la taille ni le taux d’IGF-1. Ces résultats confirment ceux de PROBIT II qui ne retrouvaient pas d’effet mesurable de l’allaitement à 6,5 ans, mais les données auraient pu être éventuellement faussées par le rebond adipeux.
D’autres bénéfices.
Cette étude PROBIT est en contradiction avec les essais observationnels puisque dans une population d’enfants en bonne santé, un allaitement exclusif plus prolongé ne permet de prévenir ni le surpoids et l’obésité, ni les niveaux de IDF-1 à 11, 5 ans, ce qui ne remet cependant pas en cause les bénéfices prouvés de l’allaitement maternel dans bien d’autres domaines.
Les auteurs soulignent toutefois que les enfants devaient être allaités pour être inclus dans l’étude, l’allaitement étant soit poursuivi de façon classique soit favorisé par l’intervention des équipes, et que cette essai ne permet pas de conclure sur un éventuel effet de l’allaitement comparé à l’absence d’allaitement.
Insulin-like Growth Factor-I at Age 11.5 Years, A Randomized Trial » JAMA, March 13, 2 013.
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