C’EST LE QUATRIÈME médicament le plus vendu au monde et l’un des plus connus qui pourra prochainement être proposé en officine ou demandé par le patient sous le nom de Nexium Control. Le pharmacien disposera ainsi d’une nouvelle offre en automédication pour aider les patients insatisfaits de leur traitement en vente libre à reprendre le contrôle sur leurs brûlures d’estomac. Actuellement, seulement 5 % des quelque 7 millions de Français se plaignant de brûlures fréquentes (plus d’une fois par semaine) se soignent correctement. Si, pour les brûlures occasionnelles dues au stress ou à un repas trop riche et/ou alcoolisé, les alginates ou les antiacides courants sont efficaces rapidement, ils ne traitent pas les épisodes fréquents, postprandiaux et nocturnes. Or, sans être graves, pyrosis et régurgitations acides sont douloureux et ont un impact certain sur le sommeil, la vie professionnelle et sociale, la qualité de vie en général. La stratégie thérapeutique doit être différente et passe alors par un IPP en première intention, comme le disait du reste l’Agence du médicament dans ses recommandations de 2007.
Questions et conseils.
La place de Nexium Control en automédication est justifiée par son utilisation simple et pratique, son action rapide, un meilleur contrôle de l’acidité (20 % de plus que l’oméprazole) et sa bonne tolérance. Un comprimé par jour à prendre jusqu’à disparition complète des symptômes (au maximum 14 jours consécutifs) assure une protection continue sur 24 heures, avec un effet dès la première heure de prise. De plus, aucune adaptation posologique n’est nécessaire pour les patients insuffisants rénaux ou hépatiques ni pour les seniors. Cela dit, le conseil du pharmacien d’officine n’est pas superflu. « À l’aide de quelques questions - Quels sont vos symptômes ? Leur fréquence ? Souffrez-vous d’autres maladies et quels médicaments prenez-vous ? Avez-vous des problèmes de déglutition ? -, le pharmacien est à même de faire le distinguo entre des brûlures ponctuelles et celles qui se répètent, notamment après les repas et la nuit, il peut repérer des pathologies telles qu’un ulcère ou un cancer ou éviter des interactions, au demeurant assez restreintes et rarement vues au comptoir, entre l’ésoméprazole et certains inhibiteurs de la protéase du VIH, mais aussi le clopidogrel, ou encore conseiller de mélanger le comprimé à la nourriture, par exemple », détaille Jérôme Sicard, pharmacien d’officine à Châlons-en-Champagne (Marne).
Ensuite, le rappel des règles hygiénodiététiques s’impose pour que le patient puisse identifier lui-même la ou les causes favorisant l’apparition de ses brûlures : efforts pour tousser, surpoids, certains aliments, caféine, tabac, pressions au travail, grossesse (dans ce cas les IPP sont contre-indiqués et il faut se rabattre sur les alginates). Quelques conseils pratiques sont également utiles : ne pas se coucher aussitôt après manger, mettre un oreiller sous le matelas et non dessus, éviter les vêtements serrés, la vitamine C et les suppléments calciques qui stimulent la sécrétion d’acide gastrique, le chocolat et la menthe poivrée, les oignons frits, tous les choux, brocolis compris, et bien sûr le café, l’excès de boissons alcoolisées (le rosé notamment)…
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