L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu un avis favorable pour que le Truvada (emtricitabine/ténofovir disoproxil) bénéficie d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) en prophylaxie pré-exposition du VIH (PrEP). Ainsi, le médicament devrait bénéficier dans quelques semaines de cette autorisation qui lui permettra d’être prescrit à titre préventif. Cette autorisation temporaire ne concernera que les personnes à haut risque de contracter le VIH. À savoir : les hommes ayant des relations anales sans préservatif avec d’autres hommes (avec au moins deux partenaires différents lors des six derniers mois), les personnes transgenres, auxquels peuvent se rajouter d’autres groupes, comme les consommateurs de drogues injectables ou les personnes en situation de vulnérabilité exposées à des rapports sexuels à haut risque. Au total, on évalue à plusieurs dizaines de milliers de personnes les potentiels bénéficiaires. Toutefois, il faudra encore un peu de patience : cet avis favorable n’est qu’une étape vers la RTU qui devra être accordée par le directeur général de l’ANSM. « La décision est attendue dans quelques semaines », avance l’agence sanitaire.
Toutefois, sans attendre l’annonce officielle de la RTU, l’hôpital Saint-Louis a déjà pris les devants. Le service des maladies infectieuses et tropicales de l’établissement de santé ouvre aujourd’hui une consultation proposant le Truvada dans le cadre de la prophylaxie pré-exposition. « C’est un nouvel outil de prévention qui a montré son efficacité et qui permet d’éviter les utilisations "sauvages" du médicament », explique le chef du service, le Pr Jean-Michel Molina. D’autres hôpitaux devraient suivre à Paris, Lyon et Nice. Mais, en l’absence de la RTU, le traitement prophylactique ne sera pas pris en charge par l’assurance-maladie. Rappelons que son prix est de 500 euros la boîte de 30 comprimés.
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Françoise Amouroux
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