PARALLÈLEMENT à la fameuse étude NutriNet-Santé, lancée en 2009 auprès d’internautes volontaires (259 178 à ce jour), visant à mieux évaluer les relations entre la nutrition et la santé, une enquête baptisée BioNutriNet, financée par l’Agence nationale pour la recherche et s’intéressant à l’alimentation « bio », vient d’être lancée par l’équipe de recherche en épidémiologie dirigée par le Pr Serge Hercberg. Son ambition : réunir 100 000 personnes au moins, dont la moitié seront des consommateurs de « bio », et les suivre pendant au moins cinq ans. Sa finalité : connaître les caractéristiques et les motivations des consommateurs occasionnels ou réguliers, estimer l’impact environnemental des différents modes de consommation et, c’est le plus important, préciser les liens entre alimentation « bio » et santé.
Une première.
Les données scientifiques fiables manquent sur le sujet. Il y a bien eu quelques études sur les consommateurs de « bio », mais en général des petits groupes et pendant quelques semaines seulement. L’étude NutriNet-Santé avait cependant commencé à s’intéresser à eux en analysant les réponses d’un sous-échantillon de 54 000 « nutrinautes » adultes et permis de dresser un premier constat : les consommateurs réguliers de produits bio ont un niveau plus élevé d’éducation, sont physiquement plus actifs et leurs choix se portent davantage sur les produits végétaux et peu raffinés, avec moins de boissons sucrées ou alcoolisées, de charcuteries, de lait et de fast-food. Au total, leur alimentation est plus proche des recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS), avec des apports plus élevés en vitamines et minéraux (+ 10 à 20 %), en acides gras oméga 3 (+ 20 %), en fibres (+ 27 %) et ils sont moins en surpoids ou obèses.
L’étude BioNutriNet, pilotée par le Dr Emmanuelle Kesse, épidémiologiste, entend aller plus loin pour, notamment, préciser l’impact de la consommation des aliments bio sur l’état nutritionnel et toxicologique et, à terme, leur éventuel effet protecteur vis-à-vis de pathologies chroniques telles que les cancers, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité, le diabète. C’est une « première » mondiale.
15 000 volontaires.
Concrètement, plusieurs questionnaires modifiés pour cette étude seront proposés par Internet à tous les participants à l’étude NutriNet-Santé et collectés chaque mois. Par ailleurs, leur état de santé sera régulièrement évalué. Enfin, un sous-groupe de 300 volontaires sera sélectionné et convoqué dans une des 70 antennes de l’étude NutriNet-Santé pour un bilan clinico-biologique. Un prélèvement de sang (40 ml) permettra de mesurer des biomarqueurs du statut nutritionnel - vitamines A (rétinol) et E (alpha-tocophérol), zinc, fer, ferritine, caroténoïdes - et une analyse d’urine de doser les résidus de pesticides, organophosphates et pyréthrinoïdes, de manière à préciser si l’origine des produits consommés induit des différences sur ces marqueurs.
Pour ce faire, les chercheurs ont besoin de recruter 15 000 nouveaux volontaires, consommateurs ou non de produits bio. « En acceptant de consacrer quelques minutes par mois aux questionnaires, simples et confidentiels, sur l’alimentation, l’activité physique et la santé, ils contribueront à faire progresser les connaissances en nutrition, notamment sur l’alimentation issue de l’agriculture biologique et, par là, joueront un rôle important dans l’amélioration de la santé et le bien-être des générations futures », assure le Pr Hercberg, toujours aussi motivé.
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