IL S’AGIT de la 8e indication de Botox (toxine botulinique A) en France qui fête cette année ses 25 ans, ce qui en fait un médicament dont la sécurité et l’efficacité ont été clairement établies par environ 65 essais cliniques incluant plus de 15 000 patients dans le monde. Botox devient la seule toxine botulinique indiquée pour la prise en charge des dysfonctionnements de la vessie.
Cette autorisation marque une étape importante dans le traitement des patients souffrant des symptômes de vessie hyperactive et réfractaires aux traitements de 1ère ligne. Environ 17 % de la population âgée de plus de 40 ans souffre d’hyperactivité vésicale, souvent les femmes (plus de 85 % environ), mais les hommes sont aussi touchés. « Cette pathologie est sous diagnostiquée et sous traitée : seulement 16 à 28 % des patients reçoivent un traitement oral » a souligné le Pr Hervé Fernandez (CHU Kremlin-Bicêtre).
De plus, des études montrent que plus de 50 % des patients arrêtent leur traitement oral dans les 12 mois qui suivent l’initiation, soit en raison d’un manque d’efficacité, soit en raison d’effets secondaires. Son mécanisme d’action est double : Botox (100 U) agit en inhibant la contraction du détrusor mais il cible aussi les nerfs sensoriels contrôlant la sensation d’urgenturie. Il s’administre à l’hôpital, sous anesthésie locale, en injection intra-détrusorienne (20 injections), sous contrôle endoscopique. Ce geste dure entre 5 et 10 minutes. Les études ont montré que l’efficacité se fait ressentir au bout de quelques jours et dure environ 6 mois (23,6 semaines en moyenne). La qualité de vie est nettement améliorée. Un blocage vésical temporaire pouvant entraîner une rétention urinaire (nécessité de réaliser des autosondages) a été observé dans de rares cas (5 %). « Cela ne compromet pas le résultat en terme de qualité de vie car même dans ce cas, les patients demande une réinjection six mois après » a souligné le Pr François Haab (Hôpital Tenon). Il est indiqué de respecter un intervalle minimum de 3 mois entre les injections. Il n’a pas été observé de perte d’efficacité au fil des injections.
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