Au Colorado, le cannabis à usage récréatif est légal et peut-être consommé sous forme de bonbons, de biscuits ou de gâteaux. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le taux de fréquentation des urgences.
Comme dans neuf autres états américains, le cannabis à usage récréatif est légal au Colorado. En plus de la marijuana à fumer, les consommateurs ont aussi la possibilité d'acheter du cannabis sous forme de bonbons ou de biscuits. Mais le cannabis ingéré n'est pas aussi inoffensif qu'il n'y paraît. En effet, selon une étude publiée dans les « Annales de médecine interne », le cannabis alimentaire est responsable d'au moins 10 % des hospitalisations liés au cannabis dans l'État du Colorado. Ce chiffre est le fruit du travail de chercheurs qui ont analysé les passages aux urgences de l’hôpital de l’université du Colorado pendant 4 ans.
En tout, 2 500 passages aux urgences de cet hôpital ont été au moins partiellement attribués à la consommation de cannabis, selon le Dr Andrew Monte, médecin urgentiste et principal auteur de l'étude. Ce dernier a plus généralement constaté une augmentation des admissions liées au cannabis année après année (250 en 2012, 750 en 2016). Rien d'étonnant toutefois pour le Dr Monte : « Dès qu’il y a une nouvelle substance dans une communauté, il y a plus de visites aux urgences liées à celle-ci. » Ce qui alerte le médecin urgentiste, c'est bien le taux d'admissions consécutives à la consommation et non à l'inhalation de produits contenant du tétrahydrocannabidiol (THC). Inhalé, le cannabis agit en moins de 10 minutes et est évacué par le corps en 4 heures. « Malheureusement, les effets du cannabis comestible sont beaucoup moins prévisibles et plus longs, précise le Dr Monte. Les gens ne s’attendent pas à ce que cela déclenche anxiété ou psychose. » Ingéré, le cannabis met en effet 3 heures à atteindre son pic et il peut rester dans l'organisme pendant 12 heures. Parfois impatients de sentir les effets liés à la consommation de THC, certains adeptes mangent de trop grandes quantités et se retrouvent malades. « Il existe une naïveté à l’égard du cannabis comestible, affirme le Dr Monte. Le phénomène comestible est connu des médecins urgentistes depuis longtemps, mais aucune donnée n’existait jusqu’à notre étude. »
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