Le détournement des TSO

Publié le 02/03/2015

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BHD.

Si 95 à 97 % des patients recourent à la BHD dans un contexte médical, les détournements n’ont cessé de s’intensifier et alimentent un trafic à grande échelle. L’injection IV des comprimés broyés concerne jusqu’à 30 % des usagers - et environ 17 % d’entre eux « snifferaient » les comprimés écrasés -. Outre un risque d’infection, elle accentue le risque de dépression respiratoire, particulièrement en cas d’association à l’alcool ou aux BZD, et expose à des atteintes hépatiques. L’Afssaps a révisé les recommandations d’usage de la BHD (2003) et a diffusé un plan de gestion du risque de détournement (2007) : suivi médical régulier des patients, adaptation posologique visant à prévenir les signes de manque en héroïne, dispensation fractionnée (voire quotidienne) du médicament par un pharmacien référent, information sur les dangers de l’usage détourné de ce produit, soutien psychologique des patients, insertion dans un réseau. Le réseau des CEIP a été alerté en 2011 par le signalement de dermites livédoïdes liées au mésusage de la BHD (injection IV de comprimés broyés) dont certaines ont évolué vers une nécrose : 27 cas ont été notifiés en un an (23 avec un générique ; 4 avec le princeps) et l’ANSM a diffusé en octobre 2011 une nouvelle mise au point sur le traitement par BHD. La présence d’excipients insolubles (amidon de maïs, silice, talc, stéarate de magnésium) a pu participer à l’apparition de ces lésions, sachant que les génériques contenaient à l’époque plus d’excipients de ce type que le princeps. Disponible depuis la fin 2014, une nouvelle formulation de génériques de BHD, dépourvue de talc et de silice, devrait réduire la iatrogénie liée au mésusage de ce médicament.

Méthadone.

Le détournement de méthadone est plus difficile que celui de la BHD, du moins en France : quelque 17 % des usagers déclarent en faire une utilisation exclusivement détournée, en fréquente association à l’alcool. Rappelons qu’un usage abusif de méthadone (dose orale ≥ 1 mg/kg chez un sujet naïf) expose à une intoxication aiguë sévère.