EN CE QUI CONCERNE le calcium, les apports alimentaires sont le plus souvent suffisants pour atteindre les normes établies : tendre vers 1 500 mg/j chez le sujet en croissance ou la personne âgée et se maintenir au-dessus de 1 000 mg/j chez l’adulte. Un questionnaire simple (accessible sur www.grio.org) permet d’évaluer la quantité de calcium ingérée quotidiennement, en sachant que les produits laitiers sont les principaux pourvoyeurs, mais pas les seuls. Ainsi, les sardines, les anchois, les
épinards et certaines eaux minérales (Hépar, Courmayeur, Contrexéville) apportent des quantités non négligeables de calcium, et il faut y penser quand les produits laitiers sont sous-consommés.
Carence en vitamine D : une préoccupation majeure.
Les apports pharmaceutiques en calcium ne sont indispensables qu’en cas de déficit marqué et prolongé, en particulier chez le sujet très âgé et ils seront envisagés en complément à un traitement anti-ostéoporotique. En ce qui concerne la vitamine D, la situation est beaucoup plus préoccupante, ce qui a conduit le GRIO à rédiger des recommandations visant à élargir la prévention de l’insuffisance vitaminique (presse médicale, 2011, 40, 7/8).
Les données épidémiologiques sont, en effet, inquiétantes : l’étude Suvimax a montré que les deux tiers des femmes d’âge moyen présentent déjà des taux inférieurs à la valeur souhaitable de 30 ng/ml (une carence correspond à un taux inférieur à 10?ng/ml et une insuffisance à des valeurs comprises entre 10 et 30?ng/ml).
Les indications du dosage préalable.
On sait que la situation est encore beaucoup plus préoccupante chez les personnes âgées, la limite d’âge étant située à 65 ans dans la plupart des études. Une situation qui conduit le GRIO à recommander l’apport systématique de 800 à 1 200 UI/jour, sans dosage préalable, à partir de 65 ans. D’autant que ces posologies font courir un risque quasi nul aux patients. De plus, le GRIO rappelle qu’il n’est pas réaliste d’espérer la correction de ces insuffisances par l’alimentation et, même, l’ensoleillement.
Pour le GRIO, un dosage initial s’impose par contre quand la connaissance de la valeur sérique basale est nécessaire pour adapter les schémas d’attaque et d’entretien. Cela s’applique bien sûr à toutes les situations où le risque de carence vraie et/ou de complications osseuses est maximal : exposition solaire nulle ou quasi nulle, chutes à répétition, ostéoporose avérée, maladie favorisant l’ostéoporose, médicaments inducteurs d’ostéoporose, pathologie chronique sévère favorisant l’insuffisance et la carence.
Dans ce cas, le GRIO recommande un traitement d’attaque visant à ramener le taux de 25 (OH) vitamine D au-dessus de 30 ng/ml et suivi par un traitement d’entretien, avec des doses allant de 800 à 1200 UI/jour.
Comment apporter la vitamine?D, en pratique ?
Pour l’administration de la vitamine D, le GRIO admet plusieurs schémas thérapeutiques, en récusant cependant les fortes doses très espacées (de 500 à 600 000 UI, une ou deux fois par an).
Habituellement, le traitement d’attaque fait appel à des ampoules dosées à 100 000 UI de vitamine à prendre tous les 15 jours. Le nombre de prises dépendant du taux initial de la vitamine D : 4?ampoules en deçà de 10 ng/ml, 3 ampoules entre 10 et 20 ng/ml, 2 ampoules entre 20 et 30 ng/ml.
Pour les traitements d’entretien et les supplémentations systématiques, le GRIO préconise de laisser le patient choisir entre des administrations quotidiennes, hebdomadaires (de 5 600 à 7 000 UI/semaine) ou trimestrielles (ampoule buvable à 1000 000 UI). Même si l’équivalence de ces schémas thérapeutiques n’est pas démontrée, ils permettent d’approcher les objectifs, sans risque d’effets délétères.
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