La colonisation de la flore intestinale par une souche particulière d’Escherichia coli permettrait d’éviter la cachexie et la fonte musculaire et adipeuse secondaires à une infection, selon une étude publiée dans « Science ». Le trio féminin de choc du Salk Institute, avec le Pr Janelle Ayres à la tête, a montré chez la souris comment la bactérie prévient la fonte musculaire lors d’une pneumonie ou d’une salmonellose intestinale.
L’étape préliminaire a consisté à identifier la bactérie chez des souris résistantes à la fonte musculaire. L’équipe a ensuite montré que l’administration orale de la bactérie à de souris normales leur conférait la protection recherchée. L’étape suivante a consisté à élucider le mécanisme en jeu. Les chercheuses américaines montrent que lors d’une infection grave, la bactérie quitte l’intestin pour gagner le tissu adipeux. Là la bactérie lutte pour maintenir le taux d’IGF-1, qui chute habituellement secondairement à l’infection.
L’activation de la voie IGF-1 est médiée par un complexe moléculaire dans les cellules appelé « inflammasome ». Il s’agit d’une réponse inflammatoire à proximité de l’infection destinée à détruire les microbes pathogènes. Il reste désormais à reproduire ces résultats chez l’homme avant de pouvoir utiliser des bactéries de ce type comme médicaments.
Science, publié le 29 octobre 2015
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